Encadré
La visite du chef de l’Eglise catholique à la Mosquée des Omeyyades, ou Grande Mosquée de Damas, au cœur de la vieille ville, dimanche, revêt une dimension historique. Elle marquera d’une pierre blanche le dialogue islamo-chrétien. La mosquée, une des plus vénérées de l’islam, occupe l’emplacement d’un temple araméen remontant à 3’000 ans avant J-C. Il y a 5’000 ans, le site était en effet dédié à Hadad, dieu de l’orage. Ce site sacré est ensuite devenu, du Ier au IIIe siècle après J-C, un grand temple romain consacré à Jupiter. Avec l’arrivée du christianisme, le temple fut transformé en une église dédiée à saint Jean-Baptiste. Le saint précurseur fut décapité par Hérode et la légende dit que sa tête aurait roulé jusqu’à Damas.
Saint Jean-Baptiste, vénéré par les chrétiens et les musulmans
Les musulmans ont pris l’église au VIIIe siècle et utilisé ses pierres pour en faire une mosquée, tout en conservant le tombeau de saint Jean-Baptiste qu’ils vénèrent comme un précurseur de l’islam et qu’ils appellent le prophète Yahya. Comme on peut le constater, ce monument architectural grandiose témoigne de la complexité de l’histoire et de la richesse culturelle du Moyen-Orient.
Dans ce lieu sacré, le pape rencontrera les dignitaires religieux de Syrie, dont le mufti de la République, Ahmed Kaftaro. Il prononcera un discours qui portera sur la bonne entente entre les deux grandes religions monothéistes. En 635, bien que la ville fût prise par les musulmans, les chrétiens ont continué de pratiquer leur foi et l’église subsista encore 70 ans avant d’être démolie pour permettre la construction de la grande mosquée. Les travaux commencèrent vers 705. Le mur d’enceinte et trois des grandes portes de l’église ont été conservés. Selon une autre légende, lors de la construction de la mosquée, l’un des minarets s’est effondré à trois reprises, ce qui a poussé l’architecte à baptiser la quatrième version du minaret – qui a tenu bon – du nom de Jésus. (apic/orj/be)
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