Kaboul, 24 mai 2001 Victimes de la charia afghane, « la loi islamique pure et dure, un jeune homme et une jeune fille afghans « coupables » d’avoir fait l’amour sans être mariés, ont reçu 100 coups de fouet chacun mardi avant d’être légalement unis devant des milliers de kaboulis venus dans le plus grand stade de la ville pour cette manifestation de la justice ultra-puritaine des taliban.
Trois juges à la vénérable barbe blanche, synonyme en Afghanistan de sagesse et de respectabilité, se sont d’abord relayés pour frapper, sans retenue, avec une large et épaisse lanière de cuir.
Le jeune homme, tenu par deux miliciens taliban à la barbe broussailleuse, rejetait la tête en arrière à chaque morsure du fouet dont les claquements résonnaient dans le stade silencieux. A mi-châtiment, le jeune homme a commencé à tituber avant de s’effondrer par trois fois tandis que le bourreau continuait son office en frappant le supplicié sur toutes les parties du corps en choisissant minutieusement l’angle le plus favorable.
Vint ensuite le tour de Nadia, dont la frêle silhouette était soulignée par le long « burka » bleu qui, la recouvrant de la tête aux pieds, avait au moins le mérite de cacher sa douleur et sa honte d’être là.
Les juges l’ont fait asseoir à même l’herbe du terrain de football avant de commencer à la flageller. Toutefois, les coups des bourreaux étaient moins appuyés que pour son compagnon.
Le public est venu en masse « au spectacle de la justice » des taliban qui ont imposé leur triste vision ultra-stricte de la charia, les « lois » coraniques, et rétabli les « châtiments islamiques » publics, comme l’exécution d’un meurtrier par le plus proche parent de la victime, la lapidation des adultères mariés et l’amputation des voleurs.
Dans cet Afghanistan des taliban, les juges sont aussi les bourreaux. Mais il sont aussi officiers d’état-civil. Ce sont donc les mêmes qui se sont chargés de marier promptement les deux amants, sur l’herbe du terrain de football après l’exécution des sentences.
Les suppliciés sont très jeunes, selon un officiel de Radio Charia, la voix de la milice islamique. Lui a une vingtaine d’année, elle n’a pas plus de 17 ans. Ils se sont connus à Kaboul mais leurs familles refusaient avec obstination de les marier. C’est maintenant chose faite. Dans la douleur et la souffrance. (apic/af/pr)
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