France: Mort de l’exégète jésuite Paul Beauchamp
Paris, 24 avril 2001 (APIC) 35 ans d’enseignement, une passion pour la langue et pour la Bible, avec le souci de faire parler les mots de l’Ecriture: le Père Paul Beauchamp s’est éteint à Paris à l’âge de 77 ans après avoir consacré l’essentiel de sa vie à ouvrir la voie à une écoute neuve de la Parole.
Né à Tours en 1924, puis entré à 17 ans chez les Jésuites à Laval, Paul Beauchamp est ordonné prêtre en 1954, après avoir vécu trois ans en Chine. Ce sera ensuite la spécialisation en exégèse par une formation à l’Institut biblique pontifical, à Jérusalem puis à Rome. Le Père Beauchamp revient à Lyon en 1965 pour enseigner à la Faculté de Théologie de Fourvière, tenue par les Jésuites.
Dès 1966, quelques mois après la clôture du concile Vatican II, il devient doyen de la Faculté de Fourvière pour six ans. En 1974, il rejoint Paris pour enseigner l’exégèse dans une autre Faculté jésuite: le Centre Sèvres. Cet exégète de l’Ancien Testament se fait surtout connaître à partir de son premier grand ouvrage, « Création et Séparation » (Paris, Cerf, 1969). Il y propose une approche renouvelée du fameux poème qui ouvre la Bible pour chanter l’œuvre de la création. « Création et donc séparation, mise à distance de soi, désir que l’autre existe pour lui-même », commente Paul Beauchamp.
Ce langage neuf dépasse le décorticage critique et historique pour exploiter l’approche littéraire et structurale. Il ne craint pas de croiser les mots des psychanalystes sur le désir, mais l’exégète a de quoi répondre: « Ce n’est pas de la psychologie des profondeurs; c’est le langage de la bible. « Lisez, ne laissez pas le texte muet, faites-le parler en vous… » n’a cessé de répéter Paul Beauchamp à ses nombreux étudiants, auditeurs et lecteurs. Faire parler un texte, c’était son métier, sa passion, sa vie.
Barrer la voie à la violence meurtrière
La Parole biblique, a-t-il montré, est d’un bout à l’autre une Parole qui fait vivre en se démarquant de la violence et en la dénonçant. C’est pourquoi, expliquait-il, la bible prescrit à l’être humain dès l’origine un régime végétarien. Non par coquetterie ou par mépris de la chair. Mais par souci de barrer la voie à la violence meurtrière: manger un animal, c’est déjà verser le sang. Tel n’est pas le désir de Dieu. Il n’y a pas d’avenir pour l’être humain si la violence n’est pas combattue à l’image même du combat que Dieu livre contre le chaos depuis le commencement.
Paul Beauchamp reviendra souvent sur cette perspective tracée dès le poème inaugural de la bible. Il montrera comment, du premier au dernier livre bibliques, et de Jésus à Paul, le désir de l’être humain peut s’articuler au désir de Dieu. Il le fera dans ces deux tomes magistraux: « L’Un et l’Autre Testament » (Le Seuil, 1977 et 1990). Suivront d’autres ouvrages essentiels, de lecture tout aussi exigeante: « Le Récit, la Lettre et le Corps » (Le Cerf, 1992) ; « La Loi de Dieu: d’une montagne à l’autre ». (Le Seuil, 1999). (aoic/cip/mjp)
Rome: Session plénière de l’Académie pontificale des sciences sociales
L’Eglise catholique et la mondialisation
Rome, 24 avril 2001 (APIC) Les défis de la mondialisation seront étudiés par l’Académie pontificale des sciences sociales, du 25 au 28 avril 2001 au Vatican.. 33 spécialistes venant du monde entier participeront à cette 7ème session plénière et seront reçus en audience par Jean-Paul II vendredi 27 avril en fin de matinée.
C’est « l’importance croissante de la mondialisation et de ses effets dans la vie des citoyens de la planète » qui fera l’objet de cette rencontre, explique un communiqué publié par la salle de presse le 24 avril 2001. La session intitulé « Globalisation et humanité: dimension éthique et institutionnelle », fait suite au séminaire qui s’était déroulé au Vatican en février 2000, alors qu’il était secrétaire du Conseil pontifical Justice et Paix. Les participants porteront ainsi particulièrement leur attention sur « les dimensions humaines et éthiques » de la mondialisation. Des stratégies seront ensuite élaborées « en vue de donner corps à l’action de l’Eglise dans le système mondial contemporain ».
Aspects culturel et économique de la mondialisation
Mecredi 25 avril, les spécialistes s’attacheront à étudier l’enseignement social de l’Eglise sur la mondialisation. Ils se baseront en particulier sur le discours de Mgr Diarmuid Martin, représentant permanent du Saint-Siège près les Nations Unies, prononcé lors du séminaire de février 2000. Ils tenteront en particulier de cerner les « formes nouvelles d’interdépendance ou de dépendance générées par la mondialisation ».
Jeudi 26 avril, la session portera sur les aspects culturel et économique de la mondialisation, conduisant le 27, à l’étude de la situation des pays du Tiers monde, en particulier financière. Dans l’après-midi, Mgr Josef Homeyer, évêque du diocèse d’Hildesheim, en Allemagne, et président de la commission épiscopale de la communauté européenne – COMECE -, traitera des défis auxquels les relations internationales de l’Eglise sont confrontées du fait de la mondialisation. La session se conclura dans la matinée du samedi 28 avril par une intervention du président de l’Académie, le professeur Edmond Malinvaud. (apic/imed/mjp)
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