Des extrémistes y voient le signe de l’Antéchrist

Russie: L’Eglise orthodoxe intervient pour rassurer les fidèles qui refusent les codes-barres

Moscou, 9 mars 2001 (APIC) Libérée des contraintes de la vie soviétique depuis dix ans, l’Eglise orthodoxe russe se trouve aujourd’hui confrontée à une grave crise, provoquée par le refus de nombreux fidèles d’accepter le numéro d’identification du gouvernement sur les formulaires d’impôts. Pour certains, les codes-barres figurant sur les formulaires seraient le signe de l’Antéchrist décrit dans le livre de la Bible, l’Apocalypse.

Ce problème a provoqué la consternation générale et même la menace d’un schisme dans l’Eglise, affirme l’agence de presse ENI. Il a obligé le patriarche Alexis II à adresser aux fidèles un message pastoral sans précédent, qui a été signé le 4 mars et sera lu le dimanche 11 mars dans toutes les églises.

Le message, écrit après deux jours de discussion à la fin du mois dernier entre les théologiens et les évêques membres de la Commission théologique de l’Eglise, ne va pas jusqu’à condamner le mouvement comme hérétique, même si certains espéraient que le patriarche s’engagerait sur cette voie. Celui-ci rappelle que l’acceptation ou le refus du chiffre figurant sur le formulaire « relève du libre choix du citoyen, mais n’est en aucun cas une question doctrinale ». Mais il précise que ceux – laïcs et ecclésiastiques – qui appellent les citoyens à ne pas accepter le code portent atteinte à l’unité de l’Eglise. « Avec sincérité, amour et souci pastoral, je voudrais vous affirmer que vous n’avez rien à craindre », écrit-il dans son message, publié par le Patriarcat de Moscou le 5 mars. « Si quelqu’un, même la personne la plus éloquente, continue de semer dans vos cœurs de fausses craintes et le doute, ne le croyez pas. Croyez en la sagesse de l’Eglise. »

Ressemblance avec le « chiffre de la bête »

Le problème est apparu il y a environ deux ans lorsque le gouvernement a commencé à introduire l’identification sur les formulaires d’impôts. Le formulaire comprenait un code-barre qui, conformément aux règles internationales, comporte trois paires de fines barres parallèles, et entre les trois paires, plusieurs lignes et espaces qui permettent de lire les chiffres par lecture optique.

Ces trois paires de barres, qui n’ont aucune signification et séparent seulement les parties du code, ressemblent aux combinaisons de barres utilisées pour inscrire le chiffre six dans le système du code-barre. Ceci a incité certains à adopter les vues de chrétiens fondamentalistes étrangers qui affirment que les codes sont basés sur le chiffre six cent soixante-six, mentionné dans l’Apocalypse (13:17-18) comme « le chiffre de la bête ».

Les opposants affirment que l’Antéchrist décrit dans l’Apocalypse veut dominer le monde grâce au contrôle d’individus qui auront des puces électroniques greffées dans leurs mains. Ils déclarent aussi que l’identification figurant sur les formulaires et qui va « remplacer » les noms des citoyens russes par un chiffre est la première étape d’un « processus satanique ».

1 % de refus des codes-barre

Valentina Kazakova, qui dirige la section du Ministère des impôts en charge des dossiers des contribuables, a déclaré au correspondant d’ENI qu’à ce jour, environ 1 % des Russes avaient refusé d’accepter le chiffre. Comme le pourcentage des pratiquants réguliers est estimé entre 2 et 4 % de la population, cela représente une proportion importante des chrétiens orthodoxes pratiquants.

Les intervenants à la Commission théologique ont déclaré que le Patriarcat de Moscou, le Ministère des impôts, la Douma et l’administration présidentielle ont été débordés par les pétitions. Si le patriarche Alexis et le synode acceptent les codes-barres, avertissent les auteurs des pétitions, ils seront accusés de trahir l’orthodoxie.

Indonésie: Après les massacres de Madurais, les Dayaks s’en prennent à la police

Palangkaraya, 9 mars 2001 (APIC) Regain de violence à Palangkaraya, chef-lieu de la province de Kalimantan centre (partie indonésienne de Bornéo). Après le massacre, les 17 et 18 févriers, de centaines ou de milliers de Madurais, les Dayaks s’attaquent à la police par mesure de représailles.

« Aujourd’hui, j’ai vu arriver trois camions pleins de Dayaks, les habitants locaux, décidés à se venger parce qu’hier, la police a tué quatre d’entre eux à l’occasion de la visite du président Abdurrahman Wahid » raconte à l’agence MISNA le Père Willbald Pfeuffer, administrateur diocésain de Palangkaraya, théâtre de récents affrontements ethniques entre Dayaks et immigrés originaires de l’île de Madura.

Les violences ont culminé à 230 kilomètres de là, dans une petite ville nommée Sampit. Aujourd’hui, Père Willy, missionnaire de la Famille Sacrée, ira parler de l’évolution de la situation avec le gouverneur de Kalimantan. En attendant, la presse internationale rapporte que le matin du 9 mars, les Dayaks, à la réputation de coupeurs de têtes, ont tenté d’investir la demeure du chef provincial de la police, Bambang Pranoto. Les agents sont intervenus en tirant sur les assaillants. On ignore s’il y a des morts ou des blessés. Par ailleurs, plusieurs centaines de Dayaks ont envahi les rues de la ville et incendié des postes et un véhicule de police. Les affrontements ethniques, débutés à Sampit entre le 17 et le 18 février et conclus quelques jours plus tard, ont fait plus de 400 morts selon le gouvernement, près de 3’000 selon Père Pfeuffer. (apic/mna/bb)

webmaster@kath.ch

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/russie-l-eglise-orthodoxe-intervient-pour-rassurer-les-fideles-qui-refusent-les-codes-barres/