Rome: Les chrétiens arabes sont bien respectés par le pouvoir politique
Rome, 20 mars 2001 (APIC) « Les chrétiens des pays arabes jouissent en général de la liberté de culte. L’Arabie Saoudite est une exception ». C’est ce qu’a déclaré à l’agence Fides le Père Thomas Michel, jésuite, Consulteur du Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux, à l’occasion de la visite « ad limina » des évêques latins du Moyen-Orient, qui a eu lieu du 12 au 17 mars.
Le Père Thomas Michel déclare qu’il faut distinguer les pays où les chrétiens sont presque tous des étrangers (dans la péninsule arabe) et les pays où ils sont une minorité intégrée dans population locale (Syrie, Egypte, Liban, Jordanie). Dans les pays à large majorité islamique, la liberté de culte existe, mais pas celle de proclamer publiquement sa foi, ou de faire du prosélytisme.
Dans les Emirats arabes, et les Etats d’Oman, du Bahreïn et du Koweït, poursuit-il, les chrétiens jouissent de la liberté de culte. Dans l’Emirat de Abu Dhabi, on célèbre régulièrement la messe dans la cathédrale catholique, dans celui de Dubay, l’Eglise catholique et la communauté chrétienne ont obtenu la permission de construire une deuxième cathédrale. Dans le sultanat d’Oman, il y a quatre paroisses en service. Le Sultan a offert le terrain et fait construire les églises à ses propres frais. Il a subventionné encore un temple hindou.
Les chrétiens dirigent des écoles et peuvent s’organiser. Dans le Vicariat Apostolique d’Arabie, il y a 7 écoles catholiques pour un total de 12’000 élèves (60% de musulmans, 36% de chrétiens, 4% d’hindous). Concernant l’Arabie Saoudite, le Père Thomas Michel fait remarquer que « si les chrétiens souffrent, les Saoudiens qui veulent un système démocratique et des libertés civiles, sont eux aussi pénalisés. On ne doit pas être surpris par l’absence de liberté religieuse ».
Les chrétiens arabes partagent des lieux de culte
Le Père Thomas Michel précise aussi que dans les pays où les chrétiens font partie de la population locale, « la coopération œcuménique est très importante. Souvent, les catholiques doivent partager les édifices et les lieux de culte avec les autres chrétiens, orthodoxes et protestants. Les gouvernements musulmans ont du mal à comprendre pourquoi les chrétiens ne prient pas ensemble ». Le dialogue interreligieux n’est pas facile, note le père Michel.
Il y a des suspicions et des malentendus qui durent depuis des siècles, mais aussi de nombreuses personnes de bonne volonté. En Egypte, en Syrie, au Liban, en Jordanie, le dialogue est possible et nécessaire, parce que les chrétiens et les musulmans ont la même langue et la même culture. Dans la Péninsule Arabe, le dialogue n’est pas développé, parce que les chrétiens sont en majorité des étrangers qui restent quelques années pour leur travail et qui ne connaissent pas la langue arabe. (apic/fs/om)
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