Afrique: Les gouvernements appelés à lutter contre l’excision par l’UNICEF et l’UNIFEM
Nairobi/Dakar, 11 février 2001 (APIC) Des forums à Nairobi et à Dakar pour l’abolition de la pratique de l’excision en Afrique demandent aux gouvernements l’adoption de mesures législatives punissant la mutilation des organes génitaux chez les petites filles. L’excision du clitoris des Africaines est perpétrée dans une large bande géographique allant de la Mauritanie à la Somalie. Le nombre de femmes excisées se monterait à 130 millions dans le monde et 6’000 fillettes subiraient chaque jour l’infibulation, une pratique qui remonte à plus de 2’000 ans.
Le continent africain est l’une des zones où la pratique de l’ablation du clitoris est la plus répandue. Les organisations de lutte contre sa pratique estiment qu’elle est encore pratiquée au moins dans 28 pays du continent. Un forum de l’UNICEF (Fonds des Nations-Unies pour l’Enfance) et de l’UNIFEM (Fonds des Nations pour les activités de Femmes) sur cette question, réuni à Nairobi le 7 février dernier, préconise la suppression totale de l’excision au Kenya et en Somalie voisine. Au même moment, une rencontre similaire se déroulait à Dakar. Les assises de Nairobi ont débouché sur un appel aux gouvernements pour l’adoption de mesures législatives punissant la pratique de la mutilation des organes génitaux des jeunes filles. Un projet de loi allant dans ce sens est en cours d’élaboration, a annoncé devant le forum un magistrat kenyan.
Les ethnies wolof, sérère et diola rejettent la pratique de l’excision
Une sage-femme intervenant lors des travaux du Forum, a expliqué à quel point cet acte millénaire était nuisible à la santé la femme. Selon elle, il est inhumain, douloureux, et contrevient aux principes moraux des religions ». Les jeunes filles excisées dès leurs bas âges, ont des problèmes psychiques, sociaux et physiques. Elles encourent aussi de grands risques d’infection, les « exciseuses » ne prenant aucune mesure de désinfection de leur matériel. En plus du Kenya et de la Somalie, l’excision est aussi pratiquée en Ouganda où plus de 120 jeunes filles sont excisées chaque mois.
Les mouvements de lutte contre cette pratique évaluent à 130 millions de femmes excisées dans le monde. Chaque jour, 6’000 filles subissent l’infibulation. Connue aussi sous l’appellation de clitoridectomie; l’excision est répandue en Afrique, dans une large bande géographique allant de la Mauritanie à la Somalie. Ce phénomène social n’est pas pratiqué par toutes les ethnies. Au Sénégal et en Gambie, par exemple, où l’on retrouve les mêmes communautés ethniques, culturelles et religieuses, elle n’est pas pratiquée par les wolof, sérère et diola. En revanche, peuhl, soninké, mandingue, considèrent comme « impure », la femme non excisée.
Peines d’emprisonnement
Depuis quatre ans, les gouvernements africains ont introduit des programmes de lutte contre les mutilations sexuelles dont la pratique remonterait à plus de 2.000 ans. Plusieurs états du continent ont introduit dans leurs arsenaux juridiques, un dispositif interdisant l’excision. Des peines d’emprisonnement ont été votées contre les auteurs de ces pratiques. L’UNICEF, l’UNIFEM ainsi que plusieurs autres organisations internationales et Organisations Non Gouvernementales (ONG) apportent leur soutien aux campagnes d’éradication du fléau. (apic/ibc/mjp)
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