« Parler arabe nuit à l’image du restaurant »
Jérusalem, 13 février 2001 (APIC) « Avazi », une chaîne populaire de restaurants orientaux en Israël, a interdit à ses employés arabes de parler leur langue à proximité des clients, rapporte mardi le quotidien israélien « Ha’aretz ». Au début de l’ »intifada Al-Aqsa », en automne dernier, des employés de cuisine et des serveurs arabes travaillant dans ces restaurants juifs ont été battus et leurs voitures ont été la cible d’actes de vandalisme.
« Nous avons également dit à nos employés russes de ne pas parler russe près des clients », se justifie Zvika Wolf, l’un des propriétaires de la chaîne « Avazi ». L’un de ses restaurants les plus en vue, dans le quartier d’Hatikva, à Tel Aviv, avait été attaqué au début de l’intifada par des voisins arabes israéliens en colère. Pour lui, parler autre chose que l’hébreu en présence des clients « nuit à l’image du restaurant », et s’il s’agit d’Arabes, cela menace également la sécurité des employés.
Main d’œuvre russe appelée à la rescousse
Zvika Wolf affirme que 80% des managers de la chaîne sont des Arabes, « ainsi personne ne peut dire que nous les discriminons ». Mais les employés arabes qui travaillent pour « Avazi » affirment que depuis le début de l’intifada, l’attitude à leur égard a clairement changé. « Ils ont fait venir des Russes pour que nous les formions, et ils nous ont ensuite mis dehors pour que les Russes prennent nos places de travail », déclare à « Ha’aretz » Ibrahim Mahjana, employé depuis 5 ans dans la chaîne de restaurants. « Non seulement ils ne veulent pas que nous parlions l’arabe entre nous, ils veulent encore que nous utilisions des noms hébreux ».
Gosse palestinien de 10 ans battu à mort: seulement six mois de service dans un home
Les accusations de discrimination envers la population non juive d’Israël se font de plus en plus fréquentes dans la presse israélienne. Le cas de Nahum Korman, un colon juif de 36 ans qui n’a reçu qu’une peine de six mois de service communautaire pour avoir battu à mort un gosse palestinien de 10 ans, Hilmi Shousha, suscite la colère des défenseurs des droits de l’homme. Les militants dénoncent la discrimination systématique contre les arabes pratiquée par la justice israélienne.
Condamné pour ce crime commis en 1996 en Cisjordanie à travailler dans un home pour personnes âgées de Jérusalem, Nahum Korman, responsable de la sécurité d’une colonie juive, avait même été acquitté en première instance il y a quelques mois. Les défenseurs des droits de l’homme ont protesté mardi devant le Tribunal de District de Jérusalem contre la légèreté de la sentence prononcée contre le meurtrier, alors que des enfants palestiniens sont jetés en prison bien plus longtemps que cela pour avoir lancé des pierres sans même faire de blessés. Korman avait jeté l’enfant à terre, placé son pied sur sa nuque et l’avait frappé sur la tête avec la crosse de son pistolet jusqu’à ce qu’il rende l’âme. (apic/haar/be)
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