Suisse: Symbole de l’engagement de la Suisse auprès du peuple palestinien
Berne, 15 février 2001 (APIC) Les propos d’Annick Tonti, à la veille de son départ du Bureau suisse de liaison en Palestine qu’elle dirige depuis sa création, ont suscité des réactions chez les Israéliens. La fonctionnaire de la Direction du développement et de coopération (DDC), au Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), n’a pas hésité à déclarer que la nomination d’Ariel Sharon, comme Premier Ministre de l’Etat hébreu, « portait un sérieux coup aux espoirs de paix ».
Annick Tonti symbolise l’engagement de la Suisse auprès du peuple palestinien. Dans la mouvance des accords d’Oslo, Berne s’est décidée à soutenir les préparatifs de la future entité étatique palestinienne et la Direction du développement et de la coopération (DDC) a confié cette tâche à Annick Tonti. Elle a travaillé à la mise en place de structures démocratiques et à répondre à des besoins concrets de la population, en particulier dans des domaines comme la réforme du système de formation professionnelle ou la réinsertion sociale et économique des prisonniers. Cela à travers le soutien aux ONG locales
Proche de la population palestinienne
Annick Tonti, qui quitte son poste à Jérusalem en raison des rotations institutionnalisées au sein de la DDC, se sent proche de la population palestinienne. Pas étonnant qu’elle ait laissé paraître ses sentiments dans une interview à l’Agence télégraphique suisse (ATS). Elle n’hésite pas à dire que l’élection d’Ariel Sharon comme Premier ministre de l’Etat hébreu, a porté un sérieux coup aux espoirs de paix dans la région et que la population palestinienne ne sait pas ce que veut l’administration Arafat, signe probable de son extrême division.
Ces déclarations ont traversé le filtre des services diplomatiques basés en Israël. Pour Livio Zanolari, porte-parole du DFAE, la cheffe du Bureau de liaison parlait à titre personnel et ses propos ne peuvent être en aucune manière interprétés comme la position officielle du gouvernement. La Suisse, dit-il, « s’inspire de l’idée, toujours valable aujourd’hui, que le processus de paix se poursuit ». La semaine dernière, l’Ambassade d’Israël à Berne s’était étonnée que la porte-parole de la DDC puisse évoquer l’idée d’une capitale palestinienne à Jérusalem-Est, là où justement s’est installé le Bureau suisse de liaison.
Au siège de la DDC, à Berne, Andri Bisaz, chef de la section Moyen-Orient et Afrique du Nord de la DDC, confirme que les Palestiniens poursuivent les activités soutenues par le Suisse et que le Bureau de liaison continue son travail même s’il est rendu difficile par les restrictions de la liberté de mouvement de la population palestinienne. « A présent, il faut davantage s’investir dans le soutien moral et psychologique par le biais des associations locales » conclut le haut fonctionnaire.
La violence prend le pas sur les négociations
La violence semble pourtant avoir définitivement pris le pas sur les négociations au Proche-Orient où un Palestinien a été tué jeudi matin 15 février par des soldats israéliens dans la bande de Gaza. Il tentait de s’infiltrer dans la colonie de Kfar Darom. Mercredi 14 février, un chauffeur palestinien a lancé son véhicule dans une foule qui attendait le bus à Tel Aviv. L’attentat a fait huit morts, tous Israéliens, et une vingtaine de blessés. L’Etat hébreu a réagi en décrétant un blocus total de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Ehud Barak a parlé de « crime abominable », Ariel Sharon d’acte « très grave ». (apic/ats/mjp)
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