Mexique: L’évêque du Chiapas demande que l’on protège la vie du chef des zapatistes
San Cristobal de la Casas/Mexico, 28 février 2001 (APIC) L’évêque de San Cristobal de la Casas, au Chiapas, a demandé aux autorités mexicaines de protéger la vie du chef des zapatistes. Le « sous-commandant » Marcos, en marche vers Mexico, a reçu des menaces de mort de groupes clandestins.
Mgr Felipe Arizmendi Esquivel a souligné que les évêques du Mexique souhaitent que le gouvernement protège la vie de Marcos « non pas parce qu’ils sont liés au mouvement de guérilla de l’EZLN », mais « parce que le bien du Mexique et du Chiapas nous importe ».
Le « sous-commandant » Marcos, qui a entamé dimanche dernier une marche populaire sur Mexico, a été menacé de mort avant son départ du Chiapas. Sur son parcours, s’adressant aux foules de sympathisants, il a une nouvelle fois accusé le président mexicain Vicente Fox de n’offrir que des « petits boulots » alors que les gens réclament justice. Le chef de la guérilla zapatiste critiquait les propositions de Fox de lutter contre le chômage en développant des « micro-crédits ».
La délégation des guérilleros du Chiapas poursuit depuis quatre jours sa route à bord d’un car peint en blanc et aucun incident n’a encore été signalé. Mais l’on craint un attentat, car des groupes hostiles aux militants de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) auraient été repérés sur la route que doit emprunter ce cortège d’un genre particulier. Au terme de cette « marche » de quelque 3’000 km, Marcos et ses camarades devraient arriver dans la capitale Mexico le dimanche 11 mars. Ils ont l’intention de défendre devant le parlement une loi qui octroie aux Indios mexicains marginalisés un certain nombre de droits pour lesquels ils se sont soulevés.
Protéger la vie de Marcos, une contribution au processus de paix au Chiapas
Mgr Felipe Arizmendi Esquivel a relevé que l’Eglise catholique mexicaine se sentait offensée par les récentes déclarations de Marcos sur les « mensonges » qui courent parmi les évêques. Les évêques rappellent que ces sept dernières années (depuis l’éclatement de la rébellion zapatiste le 1er janvier 1994), ils ont élaboré un grand nombre de documents et publié de nombreuses déclarations en faveur de la paix. Malgré les attaques du « sous-commandant » Marcos contre l’attitude de l’Eglise, l’évêque du Chiapas a insisté sur le fait que demander que l’on protège la vie du chef zapatiste est « une contribution aux processus de paix au Chiapas. »
Le prélat a lancé un appel à toutes les personnes « ennemies de la paix ». S’adressant à ceux qui pensent qu’attenter à la vie de Marcos et à celle des autres dirigeants zapatistes pourrait résoudre certaines situations, il leur a demandé de s’abstenir de commettre un quelconque acte hostile sur le parcours de la marche zapatiste. (apic/aci/be)
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