L’Eglise réclame une nouvelle enquête
Mgr Morales a déploré la fuite de Guzman, qu’il considère comme un personnage clé dans l’enquête sur l’assassinat du cardinal Posadas, mais a exprimé sa confiance dans les nouvelles autorités, dont il ne doute pas qu’elles seront « vigilantes, tenaces, transparentes » dans la recherche de la vérité.
Le procureur général de la République est en train de rechercher « El Chapo » dans les Etats de Zacatecas, Aguascalientes, Durango y Sinaloa. Le narcotrafiquant s’est enfui de la prison de haute sécurité de Puente Grande à Jalisco à bord d’un camion de récolte des ordures, pendant que des agents de la police fédérale étaient occupés à vérifier les systèmes de sécurité de la prison sur la recommandation de la Commission nationale des Droits humains.
Le chef du Cartel de Sinaloa avait été arrêté en juin 1993, un mois après l’assassinat du cardinal et avait été transféré de la prison d’Almoloya à celle de Puente Grande le 22 de novembre 1995. Selon les premiers éléments de l’enquête menée après sa fuite, il semble que celle-ci était en préparation depuis un an. Selon l’agence catholique ACI (Pérou), les « socios » du « baron » de la drogue auraient réuni une somme de plus de 2.5 millions de dollars pour tisser un réseau compliqué de complicité à l’intérieur de la prison de Puente Grande.
C’est le 24 mai 1993 que le cardinal Juan Jesus Posadas Ocampo, archevêque de Guadalajara et vice-président du Conseil épiscopal latino-américain (CELAM), a été abattu dans sa voiture dans un parking de l’aéroport de Guadalajara. Les 36 balles qui avaient été tirées sur la voiture du cardinal, dont onze l’avaient atteint à la poitrine, provenaient d’un Kalachnikov AK-47. La hâte des autorités à déclarer, moins d’une semaine plus tard, que le cardinal avait été la victime d’une méprise, avait paru suspecte. Cinq ans plus tard, la police mexicaine et le Procureur général de la République décidaient pourtant de clore le dossier. Thèse officielle: le cardinal a été la victime fortuite de la guerre que se livrent les gangs de la drogue.
« Preuves décisives »
Son successeur sur le siège de Guadalajara, le cardinal Juan Sandoval Iñiguez, qui n’a jamais cru à cette explication, avait obtenu en 1998 que soit instituée une nouvelle commission, composée de représentants du procureur de la République, de l’Etat de Jalisco et de l’épiscopat, afin d’exploiter des pistes laissées inexplorées et d’interroger de nouveaux témoins. Le cardinal avait fait état d’ »éléments nouveaux et précieux », comme le témoignage du chauffeur de Joaquin Guzman, précisément, et la découverte de vidéos apportant des « preuves décisives ». « On peut confirmer que le cardinal a été exécuté et que la fusillade a eu lieu ensuite », avait-il affirmé après avoir visionné les bandes vidéos et pris connaissance de déclarations de quelques fonctionnaires qui avaient demandé à garder l’anonymat. L’enquête n’a pourtant jamais été menée à son terme. (apic/cip/aci/pr)
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