France: après la «Déclaration de Cologne» (010389)

Des théologiens francophones réclament un débat sérieux et loyal

Paris, 1er mars(APIC) Commentant la «Déclaration de Cologne» dans laquelle

163 théologiens germanophones d’Allemagne, d’Autriche, de Suisse ainsi que

certains de leurs collègues des Pays-Bas demandaient l’ouverture d’un débat

dans l’Eglise sur les nominations épiscopales, «la mission canonique d’enseigner» et «la compétence magistérielle du pape», Joaquim Navarro Valls,

directeur de la salle de presse du Saint-Siège, avait simplement déclaré

qu’il s’agissait d’»un cas d’importance locale». Or le texte de la lettre

adressée le 20 février 1989 au cardinal Joseph Ratzinger, président de la

Commission théologique internationale, par 130 théologiens francophones,

montre que le malaise ne se limite pas à l’aire germanophone.

Dans son numéro du 27 février dernier, l’hebdomadaire «Témoignage

chrétien» publie le texte intégral de cette lettre, dont les signataires

souhaitent, pour l’immédiat, que leurs noms ne soient pas rendus publics.

Une indiscrétion à ce sujet pourrait en effet mettre en question les postes

qu’ils occupent, notamment dans les Facultés de théologie ou les Universités catholiques de Lyon, Paris, Toulouse…

Que dit cette lettre? Sans nécessairement approuver entièrement le texte

de la «Déclaration de Cologne», les théologiens francophones estiment que

«les questions soulevées sont graves et qu’il ne serait pas sain de le dissimuler. Ils pensent aussi qu’elles sont un sujet de préoccupation pour un

nombre important de croyants de leur pays respectif». Ils demandent donc

l’ouverture d’un débat dans l’Eglise, «dans le climat de liberté et de

loyauté qu’appelle l’Evangile».

Cette démarche est révélatrice d’une certaine crispation dans l’Eglise

de France depuis le schisme provoqué par Mgr Lefebvre le 30 juin 1988, pensent certains observateurs en France. Selon certains, le malaise viendrait

de la trop grande mansuétude manifestée par l’Eglise à l’égard des intégristes non-schismatiques, mais aussi de la position d’une partie de l’épiscopat à propos du film de Martin Scorsese, «La dernière tentation du Christ»,

de la pilule abortive Ru 486, de l’utilisation des préservatifs dans la

lutte contre le sida ou de la procréation artificielle entre membres d’un

couple stable.

On ne sait pas quelle sera la réponse romaine à la démarche des théologiens francophones. De son côté, «Témoignage chrétien» suggère que quelques

uns parmi les évêques français, qui ont eu aussi reçu le texte de la

lettre, «prennent le chemin de Rome pour une explication loyale et franche». (apic/mjh/pr)

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