Allemagne: Un évêque de l’Eglise luthérienne évangélique vole au secours de Mgr Ratzinger

L’Eglise catholique en plein processus de « clarification »

Munich,

(APIC) Le cardinal Joseph Ratzinger n’est pas un frein à l’œcuménisme, selon l’évêque de l’Eglise luthérienne évangélique bavaroise. Dans le débat sur la déclaration vaticane « Dominus Iesus », Mgr Johannes Friedrich prend fait et cause pour le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, dans la dernière édition du bulletin de l’Eglise luthérienne évangélique bavaroise. Il demande aux Eglises réformées de ne pas s’immiscer dans le processus de « clarification » interne de l’Eglise catholique.

« Dominus Iesus » est un document interne à l’Eglise catholique qui ne s’adresse pas aux réformés. Il fait référence à un contexte « dont nous ne pouvons avoir qu’une vague idée ». De l’avis de l’évêque luthérien de Bavière, c’est grâce à l’engagement de Mgr Ratzinger et du pape que la déclaration commune sur la justification de la doctrine a pu être signée, contre l’avis d’éléments bien plus conservateurs du Vatican.

Mgr Johannes Friedrich estime que Rome entame un processus interne de clarification générale. La question est de savoir si la curie ira dans le sens du centralisme et d’une structure autoritaire ou si elle misera sur la collégialité et le dialogue, estime encore l’évêque luthérien. Les réformés seraient bien inspirés de rester en dehors de la démarche de l’Eglise catholique à la recherche d’elle-même. « En nous en mêlant, nous favoriserons la création de coalitions indésirables ».

Dans la perspective de la Journée œcuménique des Eglises, en 2003, à Berlin, l’évêque luthérien estime qu’il faut éviter de se bercer d’illusions sur la possibilité de célébrer des eucharisties œcuméniques. Cela n’a pas de sens de mettre constamment les évêques catholiques sous pression car il n’est pas en leur pouvoir de trancher sur ce sujet.

Trois priorités réalistes

Responsable des relations entre l’Eglise catholique et l’Eglise luthérienne évangélique unie en Allemagne, Mgr Friedrich se fixe trois buts « réalistes »: l’engagement commun en matière de politique sociale, une acceptation plus large des célébrations œcuméniques dominicales et l’hospitalité eucharistique au sein des unions et des familles dont les membres appartiennent à des confessions chrétiennes différentes. L’évêque est convaincu que les Eglises auront un poids grandissant à l’avenir, si elles savent se concerter et présenter un front uni. Il est indispensable de coordonner leurs actions pour être efficace, comme ce fut le cas dans le débat sur la sanctification du dimanche et les jours fériés.

Touchant les célébrations dominicales œcuméniques, l’évêque luthérien de Bavière avoue mal comprendre les « réticences des évêchés catholiques ». Lors d’événements et de fêtes majeures, les Eglises devraient se réjouir que les organisateurs pensent à prévoir un service divin le dimanche matin.

L’évêque souligne aussi la détresse des familles mixtes qui ne peuvent pas communier ensemble. Le mariage mixte existe depuis trente ans mais les époux que Dieu a unis sont ensuite dans l’obligation de se séparer pour la Sainte Cène.

Mgr Friedrich distingue malgré tout certains signes d’amélioration. Comme la réglementation édictée par l’archevêque de Bamberg, Mgr Karl Braun, qui délègue la décision aux prêtres de décider de cas en cas. Les pasteurs ont ainsi la possibilité d’autoriser officiellement et publiquement l’accès à l’eucharistie du conjoint d’une autre confession. Exemple aussitôt suivi par les autres évêques allemands. (apic/kna/mjp)

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