La théologie du pape Jean Paul II mise en cause par la Fraternité Saint-Pie X

Encadré

Dans sa lettre du 22 juin, Mgr Fellay écrit, « en suivant les papes Pie XII et Paul VI », que l’Eglise se trouve dans une situation « littéralement apocalyptique »: « Il est indéniable que les dysfonctionnements dans la hiérarchie catholique (…), les lacunes, les silences, les inductions, les tolérances d’erreurs et même des actes positifs destructeurs se rencontrent jusque dans la curie et malheureusement jusque chez le vicaire du Christ (le pape, ndr) ».

Dans son interview à l’APIC, mercredi 11 juillet, Mgr Fellay reproche en particulier au pape actuel d’avoir dit dans un discours à Manille que « tout homme, tout peuple, par l’Incarnation et la Rédemption, est participant de la nature divine ». « Or ce qu’a dit là Jean Paul II est impossible, ce n’est pas catholique… car c’est l’état de grâce qui rend participant à la nature divine. Or il est impossible de dire que tout homme est en état de grâce. On peut en conclure qu’il n’y a pas du tout nécessité du baptême, ni même finalement de l’Eglise pour aller au ciel… Le pape fait là une erreur théologique; si c’était un lapsus, il aurait dû être corrigé. »

Mais, ayant lu de nombreux textes de Jean Paul II, Mgr Fellay pense qu’il s’agit là probablement de la clef de lecture du pape: « Je pense pouvoir affirmer qu’il y a un problème dans la théologie du pape…Cela a conduit à son œcuménisme, à traiter de façon extrêmement positive les autres religions. » La Fraternité Saint-Pie X, qui affirme « d’une certaine manière représenter tout le passé de l’Eglise », aimerait, dans le dialogue avec Rome, que l’Eglise catholique se penche sérieusement sur certaines options prises par le Concile « qui ont conduit au désastre ». Mgr Fellay estime que Jean Paul II serait favorable à une réconciliation avec Ecône. « Je suis certain que sur certains points, il partage même le point de vue de la Fraternité Saint-Pie X, qui n’est pas notre point de vue personnel, car nous ne faisons qu’adhérer à ce que nous avons appris dans le catéchisme. Le problème, c’est l’Eglise qui a toujours enseigné quelque chose et qui tout d’un coup change. C’est Rome qui a changé; il y a certains points que Rome devra corriger. ’Dominus Iesus’ est déjà un essai partiel ». (apic/be)

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