Arménie: Rencontre avec Karekin II avant le voyage de Jean Paul II en Arméénie.
Rome, 19 septembre 2001 (APIC) Karekin II, catholicos des arméniens apostoliques, a exprimé le souhait que la rencontre entre le patriarche orthodoxe Alexis II et le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, à l’occasion du jubilé de l’Eglise arménienne apostolique, soit l’occasion « de renforcer le dialogue fraternel ». Il s’est par ailleurs réjoui de la venue de Jean Paul II en Arménie.
Interrogé par le quotidien italien « Avvenire », dans son édition du 19 septembre, sur l’état des relations entre les catholiques et les orthodoxes de Moscou, Karekin II a affirmé être « convaincu que le désir d’unité n’a jamais diminué au sein de nos Eglises soeurs. Nous devons construire le dialogue sur le respect réciproque et sur l’amour fraternel. Nous prions pour cela et nous oeuvrons afin que les malentendus disparaissent ».
Dans les jours précédents la visite de Jean Paul II, a rappelé le catholicos, « nous célébrerons le jubilé de nore Eglise en compagnie de représentants de 25 Eglises et confessions religieuses, parmi lesquels le patriarche Alexis de Moscou et le cardinal Kasper. Cette rencontre sera l’occasion de renforcer nos rapports fraternels ».
L’optimisme du catholicos est loin d’être partagée par Moscou. Dans une déclaration en date du 18 septembre et reprise par l’agence russe Interfax, le métropolite Kirill de Smolensk, chargé des Affaires étrangères au sein du patriarcat de Moscou affirmé: « Une nouvelle fois, le pontife va se rendre sur un territoire canonique du patriarcat de Moscou sans la bénédiction d’Alexis II ». Ce dernier avait peu de jours auparavant exprimé son hostilité et redit qu’il n’y aura pas de rencontre entre lui et le pape tant que l’Eglise « exercera son prosélytisme en Russie ».
« Nous attendons Jean Paul II avec une immense joie, a poursuivi Karekin II, d’autant plus grande que le pape aurait déjà dû accomplir cette visite il y a deux ans, afin de rendre un hommage à mon prédécesseur, Karekin Ier. Avec lui, les rapports entre l’Eglise apostolique arménienne et l’Eglise catholique sont entrés dans une phase nouvelle, marquée par une grande cordialité et une grande amitié. C’est dans cet esprit que je me suis rendu au Vatican l’année dernière et que je me prépare à accueillir Jean-Paul II chez moi ».
Une exigence
Le catholicos est par ailleurs revenu sur le sens de ce jubilé pour les arméniens: « Etre la première nation chrétienne du monde est une belle chose, c’est surtout une exigence. Nous devons vivre la foi dans la fatigue de chaque jour et la transformer en action. 70 ans d’athéisme ont imposé une séparation entre la foi, réduite à un ritualisme dans des édifices religieux clos et la vie elle-même. Pourtant, a-t-il poursuivi, durant les années de régime soviétique, le sentiment chrétien n’a jamais diminué. Les gens se frappaient le coeur en affirmant, à droite, j’ai la carte du parti, mais à gauche, mon coeur bat avec l’Eglise ».
Concernant les attentats aux Etats-Unis, il a relevé que « d’un point de vue spirituel, ce serait une grave erreur, sur la vague de l’émotivité, de penser à une guerre de religion à caractère planétaire entre l’Orient islamique et l’Occident chrétien. Beaucoup d’arméniens, a affirmé Karekin II, vivent dans des pays arabes sans problèmes. Nous avons des rencontres régulières avec les chefs musulmans religieux de l’Iran et de l’Azerbaïdjan ». Il dit ignoré si ces derniers se rendront aux festivités du jubilé auxquelles ils ont été invités.(apic/imed/pr)
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