Encadré
C’est à partir de 1910 que le « catholicisme social », prôné par l’encyclique « Rerum Novarum » de Léon XIII en 1891, fait son apparition en Suisse. L’Eglise, marquée auparavant par le catholicisme politique puis par le conservatisme, vit alors une époque de floraison des mouvements de laïcs. Les « Piusverein » de la fin du 19e siècle font place à un véritable apostolat des laïcs. Ces derniers, depuis la période d’entre deux-guerres, se mettent à intervenir à tous les niveaux de la vie religieuse et sociale.
Dans son encyclique « Ubi Arcano Dei » (1922), le pape Pie XI cherche à mobiliser les forces catholiques pour rechristianiser la société. Il encourage une « action catholique » englobant tous les cercles de la vie. Les années 20 seront marquées par des débats sans fin sur l’implication des chrétiens en politique. Pour Mgr Marius Besson, alors évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, « l’Action catholique, qui est d’ordre essentiellement surnaturel, dépasse l’action politique, strictement temporelle, cependant la première peut souvent investir la seconde comme un moyen devant servir les fins ultimes de l’Eglise » (Alexandre Dafflon, « La Jeunesse ouvrière chrétienne suisse / 1932-1948).
C’est en 1931 que la JOC fait son apparition en Suisse romande, à Delémont. Un co-fondateur de la JOC belge, Fernand Tonnet, rencontre alors deux cents membres de la Jeunesse catholique du Jura (JCJ), pour les sensibiliser aux méthodes de l’action catholique en milieu ouvrier. Suite à cela, la JCJ perdra sa qualité de Fédération des jeunesses paroissiales pour se spécialiser dans les mouvements de milieu. Apparaîtront alors la JOC, la JAC (Jeunesse agrarienne catholique), la JEC, les Eclaireurs et les Gymnastes. Les mouvements d’action catholique s’implanteront par la suite dans les autres cantons romands, pour devenir un fleuron important de l’Eglise catholique depuis le milieu des années 30, avant de commencer à péricliter depuis le début des années 60. (apic/bb)
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