Sénégal: prêtre tué dans une attaque en Casamance

Dakar, 7 novembre 2001 (APIC) L’abbé Siméon Colly a été tué mardi dans une attaque d’hommes armés contre le véhicule dans lequel il voyageait de Ziguinchor, en Casamance, à Dakar au sud du Sénégal en compagnie de six autres personnes.

L’incident s’est déroulé à Mampalago, une localité située à 60 km à l’est de Ziguinchor. Quatre autres personnes ont été blessées au cours de l’opération. Le véhicule de transport public dans lequel ils circulaient a été criblé de balles par une douzaine d’hommes en tenue militaire.

Depuis le début des troubles pour l’indépendance de cette région au sud du Sénégal en décembre 1982, l’abbé Colly est le second homme d’Eglise à avoir été tué dans une attaque en Casamance. Le 25 octobre 1998, l’abbé Raoul Sagna, curé de la paroisse de Nyassia à l’ouest de Ziguinchor avait été tué dans l’explosion d’une mine. Sa voiture avait heurté l’engin à une vingtaine de kilomètres de Ziguinchor, alors qu’il rentrait d’une fête religieuse. (apic /ibc/at)

Sénégal: Des musulmans mourides réclament une république islamique

Dakar, 7 novembre 2001 (APIC) Les mourides, une confrérie musulmane puissante au Sénégal, ont réclamé la révision de la constitution pour faire du pays une « république islamique » dans laquelle ils pourront jouer un rôle déterminant.

Atou Ndiaye, influent dignitaire mouride, a déclaré le week-end dernier, lors d’un forum national, que « le Sénégal doit être une république islamique où les lois musulmanes inspirées par la charia y seront de rigueur, mais aussi un pays où les mourides auront un rôle prépondérant à jouer » Il a souligné devant des milliers d’auditeurs que les mourides gèrent l’économie nationale de ce pays et estime qu’il faut revoir la constitution

Le forum qui a rassemblé plus de cinq mille personnes était organisé par Hizbut Tarqiyah une association créée par les intellectuels et cadres mourides.

Tout en critiquant « la dépravation des moeurs et la perte des valeurs coutumières et religieuses », Ndiaye a estimé qu’il était grand temps pour le Sénégal, de se remettre sur le droit chemin, tracé par le fondateur de leur confrérie au 20e siècle, le cheikh Ahmadou Bamba. Il a affirmé que « le Sénégal appartient aux mourides qui en feront ce qu’il faudra ». Enfin, il a déclaré que  » le guide spirituel de leur confrérie est un héros national qui a sauvé le Sénégal au temps de la colonisation ».

Inquiétude face à l’islamisation du pays

Massaër Diallo, un enseignant à l’université de Dakar et l’un des plus grands politologues du pays, a estimé que l’idée de république islamique n’est pas dominante dans le pays. Il s’est cependant inquiété de la poussée de cette tendance en faveur de l’islamisation de l’Etat. Jusqu’ici cette revendication était exprimée par des organisations politiques qui ne sont pas liées à des confréries.

Pour sa part, Aminata Faye Kassé, présidente du COSEF (Conseil Sénégalais des Femmes), a rappelé le caractère laïc du Sénégal. « Il n’est pas nécessaire d’ouvrir des fronts nouveaux ou d’installer des tensions dont nous n’avons pas besoin », a-t-elle fait remarquer, estimant que « la création d’une république islamique ne pourra pas régler les problèmes de fonds liés à la crise des valeurs et à la pauvreté ».

Les confréries tidjane, mouride et khadrya sont les trois grandes familles religieuses du Sénégal. Celle des tidjanes, qui est de loin la plus importante et la plus tolérante, compte plus de cinq millions d’adeptes. La confrérie mouride auquel le président Abdoulaye Wade appartient compte environ trois millions de membres et la Khadrya près d’un million de fidèles. (apic/ibc/at)

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