Belgique: «L’Œuvre» est reconnue comme «famille de vie consacrée»

Au départ, la « mission sainte » de sauver le monde du communisme

Bruxelles/Rome, 12 novembre 2001 (APIC) Association pieuse fondée en Flandre en 1947 par Julia Verhaege, « L’Œuvre » (Het Werk) vient d’être reconnue officiellement par Rome comme « famille de vie consacrée ». En Belgique, « L’Œuvre » avait fait surtout parler d’elle en 1997, lors des auditions de la Commission parlementaire sur les sectes. L’association avait alors démenti les accusations dont elle était l’objet.

Samedi, dans une lettre où il envoie à « L’Œuvre » sa bénédiction apostolique, le pape Jean Paul II souhaite que cette famille spirituelle puisse devenir un « instrument vigoureux de la nouvelle évangélisation, en particulier en Europe ».

C’est en 1938, à l’âge de 28 ans, que la fondatrice Julia Verhaeghe, originaire de Geluwe, près de Menin, aurait eu, selon son témoignage, une « vision » qui décida de sa « mission sainte » de sauver le monde du communisme. Elle fonda en 1949 une communauté de femmes, à laquelle sera attaché le nom de « L’Oeuvre du Christ Roi », progressivement abrégée en « L’Œuvre » (« Het Werk », « Das Werk »). La fondatrice est décédée le 29 août 1997, à l’âge de 87 ans, en Autriche. Son corps repose en l’église du monastère de Thalbach à Bregenz, monastère qui est devenu la maison-mère de l’Œuvre.

Reconnue dans l’Eglise catholique comme association pieuse depuis 1959, « L’Œuvre » est présente dans une vingtaine de diocèses dans le monde. Outre Thalbach, elle dispose aujourd’hui d’autres maisons ou points d’insertion: à Villers-Notre-Dame (Ath) en Belgique, à Jérusalem, à Oxford, à Bordeaux et à Strasbourg, à Munich et à Vienne, à Merkelbeke et à Heerlen aux Pays-Bas, à Letterkenny en Irlande ainsi qu’à Rome, où le Collegium Paulinum est devenu son siège officiel.

Accusations d’anciens membres

En Belgique, « L’Œuvre » a fait surtout parler d’elle en 1997, lors des auditions de la Commission parlementaire sur les sectes. D’anciens membres l’ont alors accusée de malversations financières et ont mis en cause le rôle « dominant » voire « dominateur » joué par la fondatrice. Des témoins ont aussi fait état d’une mentalité interne soupçonneuse, de refus d’assistance médicale, d’ouverture de la correspondance privée, de rupture systématique avec le milieu familial d’origine…

Les responsables de « L’Œuvre » ont apporté à ces mises en cause des démentis formels et argumentés. Les accusations ont suscité l’ouverture d’une enquête judiciaire, qui s’est toutefois terminée par un non-lieu du Parquet de Tournai. Sur le plan ecclésiastique, les pratiques internes de l’association ont aussi donné lieu à une enquête interne, souhaitée par plusieurs évêques et menée à partir de Rome en vue de clarifier le statut de l’association.

Dans le sillage de ce travail d’élucidation, « L’Œuvre » a été officiellement reconnue par le Vatican en juin 1999 comme « Institut de vie consacrée ». C’est à cette époque que remonte sa nouvelle dénomination officielle de « Famille spirituelle L’Œuvre ». Son siège officiel au Collegium Paulinum à Rome est également son séminaire. Celui-ci est placé sous l’autorité du cardinal Camillo Ruini, vicaire général du pape Jean Paul II pour le diocèse de Rome.

Une communauté de femmes, à laquelle se rattache une communauté de prêtres

Le nouveau titre de reconnaissance accordé à « L’Œuvre » étend la portée de son charisme au-delà du seul Institut de vie consacrée qui s’y enracine et qui concerne une communauté de femmes. Il existe aussi, en effet, une « Communauté sacerdotale » à laquelle se rattachent des prêtres, des diacres, des frères et des séminaristes de différentes nationalités. Outre ces deux communautés, plusieurs personnes se réclament de l’inspiration de « L’Œuvre » sans mener une vie communautaire: des évêques, des prêtres diocésains et des diacres, des couples et des familles, des célibataires, des veuves et des veufs.

La reconnaissance ecclésiastique d’une « famille de vie consacrée » donne à « L’Œuvre » l’appui nécessaire pour poursuivre une mission que les responsables veulent recentrer sur « l’œuvre » de Dieu à travers le Christ et sur « l’œuvre » de l’Eglise comme telle. Le message laissé par la fondatrice et certaines caractéristiques de « L’Œuvre » restent marqués par sa piété d’origine. C’est notamment le cas pour la couronne d’épines rayonnante, dont cette famille spirituelle continue de faire son symbole. Cette couronne évoque, à ses yeux, « la souffrance que Jésus a portée pour la gloire de son Père et l’orgueil des hommes qu’Il a voulu expier ».

En reconnaissant la fidélité de « L’Œuvre » à la tradition ecclésiale, le pape Jean Paul II, qui en a reçu les responsables le 10 novembre à Rome, les a encouragés à orienter l’action de leur « communauté contemplative et apostolique » dans le sens de la « nouvelle évangélisation ». Le pape a invité les membres de « L’Œuvre » à se mettre au service du monde et au service de l’Eglise avec la conscience d’être un « levain » dans la pâte pour collaborer à la grande « Œuvre » de Dieu. (apic/cip/be)

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