Désintérêt croissant de la part de la presse catholique belge

Bruxelles: Disparition de l’agence de presse catholique francophone CIP à Bruxelles

Bruxelles, 17 décembre 2001 (APIC) Coup dur pour le paysage médiatique catholique francophone: en raison de la crise économique et du désintérêt grandissant des médias belges pour l’information religieuse, l’agence de presse catholique CIP à Bruxelles cessera ses activités le 31 décembre prochain. La décision, prise par l’assemblée générale de CIP, est due à la défection d’un des plus importants médias abonnés, le quotidien « La Libre Belgique ».

L’agence de presse d’information religieuse CIP à Bruxelles – partenaire depuis plusieurs décennies de l’agence APIC à Fribourg, avec laquelle elle travaille en pool – a été créée au lendemain de la Libération en 1944 par les journaux catholiques de Belgique, avec le soutien des autorités ecclésiastiques et leur partenariat financier. CIP allait rapidement gagner l’adhésion de tous les journaux catholiques du Royaume, tant néerlandophones que francophones.

Conséquence de la sécularisation

En 1991, l’agence de scinde en deux. La rédaction flamande quitte Bruxelles pour s’installer à Anvers, où elle cessera assez rapidement ses activités, également suite à la défection d’un grand quotidien catholique flamand, « De Standaard ». La disparition de CIP, outre les difficultés financières de la presse belge, est certainement aussi la conséquence de la sécularisation de la société belge, un mouvement qui n’a pas épargné la presse catholique.

Le 50e anniversaire de CIP a été célébré dans la capitale belge le 6 juin 1994 en présence du président de la Conférence épiscopale de Belgique, le cardinal Godfried Danneels, archevêque de Malines-Bruxelles, et d’une brochette d’autres responsables de l’Eglise et du monde des médias.

CIP, association sans but lucratif (asbl), est dirigée par un conseil d’administration qui réunit des représentants des quotidiens fondateurs et des représentants de l’épiscopat. Son directeur est le jésuite Tommy Scholtes et son président Eric G. Valentin, ancien éditeur responsable du quotidien francophone « La Libre Belgique ». L’asbl sera dissoute le 31 décembre, suite à la décision d’une assemblée générale extraordinaire tenue le 12 décembre pour déterminer les échéances de la liquidation de CIP. A partir du 1er janvier 2002, une partie du matériel mis à disposition de CIP par les médias qui soutenaient l’agence retournera à ses propriétaires. Le président du Conseil d’administration, Eric G. Valentin, a confirmé le 12 décembre aux deux journalistes de l’agence que leur activité professionnelle prendrait fin au 31 décembre 2001.

Spécialisée dans l’information religieuse depuis 57 ans, CIP est d’abord une agence, qui fournit des nouvelles quotidiennes à la presse écrite et électronique ainsi qu’à des abonnés – personnes ou institutions -. L’agence publie en outre un bulletin hebdomadaire d’une vingtaine de pages qui rassemble l’information religieuse essentielle de la semaine. Ses destinataires sont des personnes et groupes, responsables d’Eglise, communautés religieuses, organisations, instances et mouvements divers, périodiques, etc.

Une alternative à l’étude

Annuellement, plus de 2’000 nouvelles de Belgique et de l’étranger sont diffusées par l’agence en service quotidien, tandis que le bulletin hebdomadaire représente à lui seul un millier de pages d’information et de documentation. L’agence CIP collabore avec d’autres agences catholiques d’information religieuse en activité en Europe et dans les autres continents. CIP a participé en 1967 à la fondation de l’agence de presse catholique congolaise DIA (Documentation et Information Africaine) à Kinshasa et a contribué en 1981 à la création de l’agence de presse catholique asiatique UCAN-News à Hong Kong.

C’est le manque d’intérêt grandissant de la presse belge, y compris des médias catholiques, à l’égard de l’information religieuse, qui a condamné l’agence de presse catholique belge. Le conseil d’administration de CIP déclare étudier « une alternative au rôle d’agence de façon à pouvoir développer une information de qualité et objective sur des sujets religieux ». Le directeur Tommy Scholtes, qui s’est dit très sensible aux nombreuses réactions regrettant l’arrêt de CIP, précise que des contacts sont en cours pour faire exister un autre moyen d’assurer une information religieuse indispensable. « Il est trop tôt pour dire ce que ce moyen pourrait être, a précisé Eric G. Valentin, mais il est sûr que ce ne sera plus une agence de presse telle qu’elle existait ». (apic/cip/com/be)

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