Sénégal: L’école à l’épreuve de l’intégrisme religieux
Dakar, 17 décembre 2001 (APIC) L’école sénégalaise est secouée par un phénomène d’intégrisme religieux qui va à l’encontre du système éducatif laïc en vigueur au Sénégal. De nombreux élèves intégristes musulmans refusent désormais de se lever pour saluer l’entrée de leurs maîtres en classe. Apparu dans un collège de Pikine, une ville de plus d’un million d’habitants, située dans la banlieue est de Dakar, il reflète la poussée de l’intégrisme musulman au Sénégal.
Sur les 1.500 élèves du collège Fadilou Diop, une vingtaine d’entre eux ont décidé de ne plus se lever pour saluer leur professeur lors de leur entrée en classe. Ces élèves affirment se conformer en cela aux recommandations du Coran. « Se lever à l’entrée d’un enseignant dans la classe est un acte d’association de Dieu », ont-ils souligné, rappelant que « Dieu pardonne tous les pêchés sauf celui de l’associer ». En plus de cette défiance, s’ajoute le fait qu’ils désertent les cours à l’heure des prières, notamment celle qui marque le début de la fin de l’après-midi. Dans les mosquées dressées dans l’enceinte de l’école, ils peuvent rester entre 30 et 45 minutes, pour disent-ils « s’acquitter de leurs devoirs de prière », obligeant leurs enseignants à attendre leur retour pour poursuivre les cours.
Face à leur persistance dans le radicalisme, la direction du collège a réuni les élèves, leurs parents et des hommes religieux pour expliquer aux jeunes intégristes que le fait de saluer les professeurs en se levant n’est pas un péché, selon le marabout Hamidou Ndiaye. A la suite de cette rencontre, certains élèves du groupe sont rentrés dans les rangs. Néanmoins certains persistent dans leur attitude, après avoir rejeté d’un revers les explications de leurs parents et des marabouts.
Le quotidien « L’Info 7 » soupçonne les intégristes musulmans d’endoctriner la jeunesse afin de déstabiliser l’islam local qui est traditionnellement sous l’autorité des marabouts. (apic/apmc/ibc/sh)
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