Nigeria: Le président Obasanjo ne peut pas empêcher la lapidation d’une femme adultère
Lagos, 20 décembre 2001 (APIC) Le président Obasanjo n’a pas le pouvoir d’empêcher la lapidation d’une femme adultère au Nigeria. Selon un ancien président de l’Ordre des avocats à Kaduna Daniel Enwelum a déclaré que le président nigérian Olusegun Obasanjo n’avait aucun droit constitutionnel d’interdire l’exécution de Safiya Hussain, convaincue d’adultère dans l’Etat de Sokoto.
Le cas de Safiya Hussain défraye la chronique au niveau national et international depuis plusieurs mois. Un tribunal islamique de l’Etat de Sokoto, qui applique la charia, la loi islamique, a déclaré Safiya coupable d’adultère, ce qui signifie qu’elle devra être mise à mort à coups de pierres. La jeune mère s’occupe actuellement de son bébé, affirme désormais qu’elle a été victime d’un viol, ce qui devra être prouvé devant un tribunal de deuxième instance.
Dans une interview accordé aux médias à Kaduna, Daniel Enwelum reconnaît que la sentence viole certains articles de la Constitution de 1999 et la Charte africaine des droits humains et des peuples. Mais le juriste nigérian souligne que Safiya a été condamnée à mort en vertu d’une loi valide (charia) votée par le parlement de l’Etat de Sokoto. Il considère que la seule chance de Safiya est de recourir devant la Cour d’Appel. Selon D. Emwehum, « le président ne peut pas donner l’ordre de stopper l’exécution et ni le gouvernement fédéral ni aucune de ses instances ne peut s’immiscer dans cette affaire. C’est seulement la femme concernée ou ses parents qui peuvent faire appel devant un tribunal supérieur, à savoir la Cour d’Appel de la charia dans l’Etat de Sokoto ». (apic/bbc/be)
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