Shimon Peres qualifie cette décision d’ »absurde »
Jérusalem, 21 décembre 2001 (APIC) Israël a décidé d’empêcher le chef de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat de participer à la messe de minuit à Bethléem, comme il le fait traditionnellement depuis des années. Le président palestinien ne sera pas autorisé à sortir de Ramallah, où il est reclus depuis début décembre, « à moins que les assassins du ministre israélien du tourisme Rehavam Ze’evi soient arrêtés », rapporte vendredi la radio publique israélienne.
Le ministre des Affaires étrangères israélien Shimon Peres, intervenant sur les ondes de la Radio militaire israélienne, a qualifié cette décision d’ »absurde », remarquant qu’elle risquait de renforcer la position du chef de l’Autonomie palestinienne. Plusieurs députés de la Knesset, le parlement israélien, ont estimé que si l’Autorité palestinienne demandait l’accord formel, il devrait être accordé à Arafat, car il s’agit d’un événement religieux, pas politique.
Yasser Arafat préside traditionnellement au lancement des fêtes de la Nativité à Bethléem, et il participe à la messe de minuit en compagnie de son épouse Souha et de nombreuses personnalités religieuses et politiques. « Nous tenons beaucoup à sa présence, et il serait arrogant de la part des autorités israéliennes qu’elles lui refusent cette possibilité », a déclaré pour sa part le Père Raed Abusahliah, secrétaire du secrétariat du patriarcat latin de Jérusalem. Plusieurs délégations des Eglises chrétiennes de Jérusalem et de l’étranger ont rencontré Arafat à Ramallah durant la semaine. Le président palestinien a affirmé jeudi qu’il entendait « se rendre à Bethléem, même s’il devait venir à pied ».
Arrestation de terroristes présumés
Les services de sécurité intérieure Shin Bet ont annoncé jeudi avoir arrêté récemment à Jérusalem trois membres du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) portant une carte d’identité israélienne, dont au moins l’un, Mahmud Karim Saliamah, arrêté dans le cadre de l’assassinat de Zeevi. A plusieurs reprises, Israël a justifié des opérations de représailles sanglantes en annonçant la capture de terroristes liés à l’assassinat de Zeevi.
Ainsi lors de l’attaque du village de Beit Rima, près de Ramallah, le 25 octobre dernier, l’armée israélienne a déclaré avoir tué 5 terroristes impliqués dans l’assassinat du ministre Rehavam Ze’evi… Il s’agissait en fait de cinq policiers palestiniens dans un poste de police installé dans l’aire A de l’Autonomie palestinienne, conformément aux accords avec les Israéliens. Certains ont été tués, par surprise, dans leur sommeil, les autres abattus depuis un hélicoptère alors qu’ils fuyaient.
« Yasser Arafat n’a pas encore présenté une demande de se rendre à Bethléem, mais s’il le faisait, elle lui serait refusée aussi longtemps qu’il n’aura pas fait arrêter les deux assassins du ministre » assassiné le 17 octobre, a déclaré un haut responsable israélien. Le gouvernement israélien exige l’arrestation des deux assassins présumés et d’Ahmed Saadat, chef du FPLP, mouvement qui a revendiqué l’assassinat. Ces trois hommes, affirme Israël, se trouvent à Ramallah, en zone autonome palestinienne, raison pour laquelle ils empêchent Arafat de se déplacer et ont placé des chars à 300m de ses bureaux. (apic/haar/be)
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