« Le 11 septembre, la guerre est entrée dans nos maisons »
Rome, 30 décembre 2001 (APIC) Le cardinal François Xavier Nguyên Van Thuân, président du Conseil pontifical justice et paix, a fait appel à la responsabilité morale des hommes pour parvenir à la paix, y compris dans la vie la plus quotidienne. Il a estimé que les événements du 11 septembre avaient envahi le quotidien des citoyens du monde et que c’est « de nos maisons que partira l’oeuvre de pacification ».
Le cardinal Nguyên Van Thuân s’est exprimé dans l’édition datée du 29 septembre de l’ »Osservatore Romano », le quotidien du Saint-Siège. Cette réflexion sur le thème de la paix se situe dans l’optique de la prochaine rencontre inter religieuse pour la paix à Assise, le 24 janvier.
« Dans le monde actuel, affirme le cardinal Nguyên Van Thuân, il est désormais impossible de se cacher. Il est impossible de fuir car le monde s’est réduit et l’isolement ne peut plus représenter un alibi pour personne ».
Pour lui, « les terribles faits du 11 septembre et ce qui en a suivi ont fait comprendre cela, en particulier aux citoyens du monde soi disant développé, pour lesquels la guerre apparaissait, jusqu’à ce jour, quelque chose de lointain ». « Cela a été comme si le monde et toutes ses tensions, tous ses conflits s’invitaient dans les maisons ».
L’histoire a frappé à toutes nos portes, poursuivit le cardinal. Elle « nous rappelle que même chez nous, il n’était plus possible de se cacher ». L’appel à la paix résonne encore plus dans le quotidien. L’Eglise, dit-il, ressent le besoin et le devoir d’inviter les hommes à un supplément de réflexion sur la paix.
Des gestes simples
« Avec la force de la foi et l’aide de Dieu, ajoute-t-il, de grandes choses peuvent être accomplies en faveur de la paix. Mais il ne faut pas croire que ’grandes’ veuillent dire exceptionnelles. Les gestes quotidiens peuvent être grands ».
Le cardinal Nguyên Van Thuân donne ainsi les exemples de la solidarité avec les réfugiés, de la prière ou de la pitié vis à vis des victimes et des plus démunis, après avoir précisé que « souvent, un geste concret de proximité peut être fastidieux et demander une certaine force morale ».
« Si la guerre est entrée dans nos maisons, conclut le cardinal, il est urgent que précisément de ces maisons, sorte une oeuvre de pacification et de réhumanisation des relations sociales ». (apic/imed/pr)
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