Brésil: Le théologien de la libération Paul Suess dénonce sa mise à pied

Un « nouveau style » de réaction à la théologie de la libération

Sao Paulo, 29 janvier 2002 (APIC) Le théologien Paulo Suess, écarté de l’enseignement à la fin 2001 par l’Université pontificale de théologie Nossa Senhora Da Assunção, de l’archidiocèse de San Paolo, dénonce un « nouveau style » de réaction de l’Eglise face à la théologie de la libération. Des mesures administratives « discrètes » ont remplacé les querelles internes, affirme le spécialiste des questions indigènes.

Dans une interview à l’agence catholique KNA à Bonn, Paulo Suess a expliqué que contrairement à ses neuf collègues, peu avant la fin de l’année 2001 il n’a plus reçu de contrat de travail de son université, qui est incorporée à la Faculté théologique pontificale.

Selon le théologien de la libération, dans plusieurs pays d’Amérique latine des mesures ont sanctionné ceux qui luttent pour les droits des peuples indigènes. Il y a une semaine, l’évêque guatémaltèque Julio Cabrera a été transféré d’un diocèse à majorité indienne dans une région où on ne compte aucun indigène. Le fondateur de la théologie de la libération, le Péruvien Gustavo Gutierrez, a échappé à la mainmise de son évêque en rejoignant l’ordre des dominicains.

Paulo Suess affirme également que son actuel évêque, le cardinal Claudio Hummes, est en train « d’aplanir » l’activité théologique et pastorale de son prédécesseur, l’archevêque Paolo Evaristo Arns. Il dénonce la relation de l’Eglise catholique avec les indigènes. En lieu et place d’un engagement pour les droits fondamentaux et pour la reconnaissance des peuples indiens, elle revient à un concept de « mission à l’ancienne », pour laquelle seule compte la statistiques des baptêmes. « L’Eglise doit bâtir des ponts avec les indiens au lieu de les démolir », affirme le théologien mis à pied.

Paulo Suess, prêtre et docteur en théologie de l’Université de Münster (Allemagne), vit et travaille au Brésil depuis plus de 30 ans. Il enseignait jusqu’en décembre 2001 au Département de missiologie de l’université Nossa Senhora Da Assunção, de l’archidiocèse de San Paolo. Il a été plusieurs années secrétaire exécutif au conseil de la mission des indigènes (CIMI), organe de la Conférence des évêques brésiliens dont il est resté consultant. (apic/kna/mna/bb)

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