Brésil: Les religions syncrétiques afro-brésiliennes ont pris de l’ampleur
Brésil, 3 février 2002 (APIC) La fête d’Iemanjá, qui a lieu le 2 février, a rassemblé des milliers de personnes sur les côtes brésiliennes, uruguayennes et argentines. Ces croyants des religions afro-brésiliennes, auxquels se mélangent curieux et touristes, sont venus faire leurs offrandes à Iemanjá, la reine des mers et mère de tous les Orixás (les dieux).
Les religions afro-brésiliennes telles que l’Umbanda, le Batuque et le Candomblé se composent de certains rituels de la religion africaine amenée par les esclaves. Elles reprennent des images du catholicisme, intègrent certains rites des religions indigènes américaines ainsi que certaines formes de spiritisme.
La fête d’Iemanjá est un syncrétisme de la Chandeleur. Cette célébration du 2 février se déroule chaque année, au bord de la mer et au coucher du soleil. Les différents groupes de croyants organisent des célébrations dédiées spécialement à la déesse la plus connue: Iemanjá. Elle est le symbole de la mère protectrice et compréhensive.
Des milliers de bougies placées dans des petits creux dans le sable sont allumées. A un certain moment, les pratiquants entrent dans la mer et offrent fleurs, parfums et douceurs à Iemanjá. Les vagues transportent vers les profondeurs des petites barques où sont déposées les offrandes.
Renzo Pi Hugarte, anthropologue, spécialiste des rites de possession dans le sud de l’Amérique latine, explique qu’au XXe siècle, en Amérique du sud, cette religion est passée en quelques années d’une religion des gens de couleur et des pauvres, pratiquée en cachette à la religion de millions de personnes, de toutes les ethnies et de tous les niveaux sociaux.
Les estimations actuelles portent sur 50 à 100 millions de fidèles. Bien que le public qui participe aux célébrations vienne de n’importe quel niveau socio-économique, les temples africanistes sont situés, dans leur grande majorité, dans les quartiers de la classe ouvrière.
Cette religion n’a pas l’idée du pêché, ni du sentiment de culpabilité. Il n’y a pas de grandes questions sur l’au-delà. Chez les africanistes la consolation d’une compensation dans une autre vie n’existe pas, précise l’anthropologue. (apic/iac/sh)
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