Rome: La sanction contre le Père jésuite Albert Longchamp serait tombée en désuétude

Un « monitum » plus qu’une censure

Rome, 7 février 2002 (APIC) L’interdiction de parler et d’écrire sur l’Opus Dei imposée en 1981 au Père jésuite Albert Longchamp, journaliste à Genève, serait tombée en désuétude. De source autorisée à la Curie généralice des jésuites à Rome, où l’on a recherché à la demande de l’APIC la missive ordonnant cette mesure de censure, on n’a trouvé aucune trace de la correspondance incriminée.

A Rome, au siège de la Compagnie de Jésus, on connaît l’histoire des pressions exercées il y a une vingtaine d’années sur la revue jésuite romande « Choisir ». On n’a cependant pas retrouvé la lettre du cardinal Casaroli, secrétaire d’Etat du Vatican, dont ont parlé deux rédacteurs en chef successifs de « Choisir », les Pères Albert Longchamp et Pierre Emonet.

Tous deux ont déclaré que le cardinal Casaroli a, par l’intermédiaire du Préposé général des jésuites – à l’époque le Père Pedro Arrupe – enjoint en 1981 au Père Longchamp « au nom de l’autorité supérieure », de cesser à l’avenir toute publication ou débat public sur l’Opus Dei. Le numéro deux du Vatican invoquait la nécessité de « ne pas blesser la charité dans l’Eglise », en précisant que cette interdiction était absolue et qu’elle devait être respectée « même si les faits allégués sont vrais ».

Pas trace de correspondance dans les archives

La source autorisée au siège de la Compagnie de Jésus relève que la mesure prise à l’époque contre le Père Longchamp devait être un « monitum », un avertissement. L’interlocuteur, qui ne veut pas être cité nommément, précise que lorsqu’une remarque ou une remontrance doit être faite à un jésuite, elle l’est par le Préposé général. « Si le cardinal Casaroli avait fait cette démarche par écrit auprès du Père Arrupe, il y aurait eu obligatoirement une réponse du Préposé général. Or il n’y a aucun courrier de ce genre dans les archives qui ont été consultées expressément mercredi », indique-t-on. Mais on n’exclut pas que des contacts oraux aient pu avoir lieu. Il est probable, précise-t-on, que le Père Longchamp n’a pas reçu une censure canonique, mais un « monitum », un avertissement, qui ne serait plus valable actuellement.

« Cette mesure date de 1981, et entre-temps, il y a eu de nombreux changements tant chez les jésuites qu’au Vatican, souligne-t-on à la Curie généralice. En relisant l’article d’alors de Pierre Emonet, qui avait provoqué la réaction de Rome, on constate que ce sont des choses qu’aujourd’hui tout le monde dit sur l’Opus Dei. Il n’y a là rien de licencieux qui justifierait une censure et la mesure de l’époque serait tombée complètement en désuétude. Cet avertissement ne serait donc plus valide! ». Des sources autorisées au Vatican affirment pour leur part que le cardinal Casaroli ne serait en aucun cas intervenu dans une affaire de ce genre. (apic/imedia/be)

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