France: L’affiche du dernier film de Costa-Gavras scandalise la Conférence épiscopale
Paris, 14 février 2002 (APIC) L’association de la croix chrétienne et de la croix gammée sur l’affiche du dernier film de Costa-Gavras, « Amen. », provoque l’indignation du président de la Conférence des évêques de France (CEF). Mgr Jean-Pierre Ricard affirme qu’elle « blesse gravement la sensibilité des catholiques ».
Réalisée par Oliviero Toscani, le photographe italien auteur des campagnes publicitaires provocantes de « Benetton », l’affiche du film « Amen. » est constituée d’une grande croix chrétienne rouge sur fond noir dont les extrémités transversales et sommitales sont prolongées à la manière de la croix gammée nazie.
Mgr Ricard, président de la CEF, estime que l’identification des deux croix « est intolérable » et constitue « un manque de respect inacceptable ». La CEF a cependant décidé de ne pas porter plainte pour faire retirer l’affiche, a annoncé son secrétaire général, le Père Stanislas Lalanne.
Mgr Ricard ne se prononce pas sur le contenu du film qui a pour thème les relations entre le Vatican et le régime nazi. Il est une adaptation du « Vicaire », une pièce de théâtre écrite par Rolf Hochhuth. Le film raconte l’histoire de Kurt Gerstein, un officier SS, qui épaulé par un jeune jésuite, tente d’informer Pie XII et les Alliés du génocide des juifs. Si le jeune jésuite est un personnage de fiction, l’officier a par contre réellement existé.
Le Père Patrick Desbois, chargé par les évêques français des relations avec le judaïsme, a estimé dans une interview à l’AFP qu’ »Amen. » reposait sur un vrai travail en ce qui concerne la Shoah, mais qu’en revanche sur le rôle du Vatican et de Pie XII, il en restait aux « clichés », voire à la « caricature ».
Constantin Costa-Gavras a déjà traité à plusieurs reprise des thèmes liés au nazisme (« Section spéciale » ou « un homme de trop ») et est souvent présenté comme « le cinéaste des droits de l’homme ». Dans une récente interview, il déclare » Il y a beaucoup de procès dans mes films » car selon le réalisateur « la justice est le dernier rempart », « le refuge pour les citoyens ». (apic/com/agences/sh)
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