Jean Paul II en Scandinavie (300589)
Stockholm, 30mai(APIC/CIP) De l’ensemble des pays que visitera le pape,
la Suède est celui où la communauté luthérienne est proportionnellement la
moins bien représentée. Avec une population de 8,3 millions d’habitants, la
Suède a été évangélisée par saint Anschaire et ses disciples, dont le travail sera poursuivi par des missionnaires anglais au début du 11e siècle.
Les Premiers diocèses sont érigés dès 1152, sous le règne du roi saint
Eric. Ce dernier mène la croisade jusqu’en Finlande et est assassiné à Uppsala en 1160.
La Suède est irigée en province ecclésiastique dès 1164. Autour d’Uppsala, le siège métropolitain, sont créés six diocèses, dont celui de Linköping, ville ou se rendra le pape. Au 14e siècle, sainte Brigitte (1302
1373), de sang royal et mariée à un sénéchal dont elle a huit enfants,
créée l’ordre du Saint-Sauveur, au lendemain d’un pèlerinage à Compostelle
effectué en compagnie de son époux. Malade durant ce voyage et guéri par
ses soins, ce dernier se fait moine cistércien. A sa mort, Brigitte renonce
à son haut rang pour fonder un monastère et donner aux moniales une règle
suivie également par des religieux, les brigittains. Une autre date est la
reconnaissance par le pape de l’université d’Uppsala.
Organisation de l’Eglise sur le modèle catholique
En Suède, la rupture avec Rome est consommée dès 1527, sous le règne de
Gustave Vasa. Il faudra attendre le règne de Gustave III pour voir la
publication d’un édit de tolérance autorisant les étrangers à pratiquer ouvertement leur religion (1781). Le vicariat apostolique de Suède est créé
deux ans plus tard (1783). Il est élevé au rang de diocèse de Stockholm en
1953.
L’introduction en douceur de la Réforme a eu pour conséquence que
l’Eglise de Suède est organisée sur le modèle catholique: pour le Suédois,
l’Eglise luthérienne continue l’Eglise primitive, avec le même épiscopat et
le même sacerdoce (l’Eglise suédoise tient à la succession apostolique et
aux ordinations). En fait, cette survivance catholique n’est qu’apparente.
La doctrine est peu définie et diverses tendances existent. C’est bien entendu l’Eglise nationale luthérienne qui a la première place, ce qui est
naturel dans un pays où la Réforme n’a pas été ressentie comme une rupture.
Face à cette Eglise d’Etat sclérosée vont toutefois se créer de nombreuses
dissidences, dont la principale est l’Eglise libre de la « Svenska Missionsforbundet ».
Seule des Eglises directement issues de la Réforme à avoir maintenu la
succession apostolique, l’Eglise de Suède constitue une sorte de trait
d’union entre le protestantisme et l’anglicanisme. Elle joue donc un rôle
important au plan oecuménique.
Une Eglise « riche »
Pays le plus industrialisé de la Scandinavie, la Suède est particulièrement touchée par la sécularisation. C’est une Eglise « riche », en moyen comme en personnel, mais où la pratique dominicale est très basse. Le nombre
des non baptisés est en constante augmentation (un demi million actuellement). Par rapport à l’Etat, plusieurs tentatives de libérer l’Eglise de
ses liens avec l’Etat ont échoué, la dernière ayant eu lieu au cours de
l’été 1987. Face à l’indifférence religieuse de beaucoup et à la sclérose
de l’Eglise, passablement de luthériens engagés ne voient pas la visite du
pape d’un mauvais oeil, considérant qu’elle est susceptible de susciter un
réveil.
Après la période des catacombes (adoption de la Confession d’Augsbourg
en 1593) et celle du ghetto (abrogation, en 1860, des lois d’exceptions interdisant de pratiquer la religion catholique), l’Eglise catholique s’est
organisée peu à peu. Elle comptait quelque 5.000 membres au début du
siècle; ils sont aujourd’hui environ 150.000, dont plus des deux tiers sont
des étrangers, desservis par une bonne centaine de prêtres. C’est à Stockholm qu’a été ouvert en 1988 le premier grand séminaire catholique de Scandinavie, destiné aux candidats au sacerdoce des cinq pays nordiques.
Jean Paul II arrivera à Stockholm le jeudi 8 juin. Après la cérémonie de
bienvenue à l’aéroport (10h30), le pape se rendra à la cathédrale catholique, où il rencontrera le clergé, les religieux, le conseil pastoral et les
fidèles. Après une visite au roi et à la famille royale (12h25) et une rencontre privée avec le Premier ministre, il saluera le corps diplomatique,
puis célébrera une messe au Globe Stadium. Le vendredi 9, le pape sera à
Uppsala, où la journée s’ouvrira par une rencontre oecuménique de prière
dans la cathédrale luthérienne. Après une réception à la résidence de l’archevêque luthérien, il s’adressera aux étudiants de toutes les universités
suédoises dans l’Aula Magna de l’Université d’Uppsala. Après la récitation
de l’Angelus avec les supérieurs majeurs et le conseil paroissial de S.
Laurent, il célébrera une messe près de l’Eglise luthérienne d’Uppsala. De
retour à Stockholm en début de soirée, il saluera le monde du travail et
les représentants de la Bonifaciuswerke et d’autres oeuvres d’assistances.
Le 10 juin enfin, le pape visitera le sanctuaire médiéval de Vadstena, où
sont conservées les reliques de sainte Brigitte. La cérémonie de congé
(13h30) aura lieu à Linköping, d’où le pape regagnera Rome. (apic/cip/pr)
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