Le « Dieu Tout-puissant » n’est pas celui des Eglises
Berne, 7 mars 2002 (APIC) Peut-on encore faire référence à Dieu dans le préambule d’une constitution libérale et éclairé à un époque où il n’y a plus d’Etat chrétien ? Pour Hans Heinrich Schmid, professeur de théologie à l’Université de Zurich, la réponse est clairement oui. Il a fait part de ses réflexions lors de la rencontre annuelle organisée le 6 mars par le groupe parlementaire « Vision pour la Suisse – Réflexion fédérale ».
En effet, pou H.H. Schmid, « le Dieu des constitutions modernes n’est pas le Dieu – au sens religieux – de l’Eglise, mais le Dieu – au sens philosophique – des Lumières. » Commentant le préambule de la Constitution fédérale « Au nom de Dieu Tout-puissant », le professeur de théologie a expliqué, en regard de la nature laïque de l’Etat, que le Dieu cité n’est pas celui des religions, mais celui issu de la philosophie des Lumières.
Le Dieu de la « religion civile »
Lors de son allocution, le professeur d’Ancien Testament de Zurich a mis en évidence le fait que la référence à Dieu dans le préambule de la Constitution fédérale ne représente pas un décalage d’avec la société sécularisée. Il ne s’agit pas en effet du Dieu confessé par les protestants, les catholiques ou d’autres monothéistes, comme les juifs ou les musulmans, mais le Dieu de la « religion civile » professé par Voltaire, Rousseau, et d’une certaine manière par Kant.
Hans Heinrich Schmid a souligné que cette référence à Dieu comme fondement de la société en tant qu’ »éclairage supérieur qui dépasse les intérêts particuliers des citoyens » n’est pas la seule possible, la souveraineté, l’histoire ou les droits de l’homme peuvent tout aussi bien remplir cet office. (apic/job/wm/sh)
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