Soutien de l’archevêché à son évêque auxiliaire

Paris: Mgr di Falco mis en cause pour abus sexuel, porte plainte

Paris, 20 mars 2002 (APIC) Mgr Jean-Michel di Falco, évêque auxiliaire de Paris, a été entendu mardi par la brigade des mineurs de la police judiciaire de Paris dans le cadre d’une enquête préliminaire pour viols et abus sexuels ouverte à la suite d’une plainte pour des faits présumés remontant à près de trente ans.

L’évêque a parallèlement porté plainte pour dénonciation calomnieuse et a reçu le soutien de l’archevêché de Paris.

L’affaire a été révélée lundi soir par la revue catholique contestataire « Golias », en collaboration avec le site internet de l’Express. Selon Me Jean-Baptiste Moquet, l’avocat du plaignant dont le nom n’a pas été divulgué, les faits présumés remonteraient à 1972, lorsque Mgr di Falco était directeur de l’école privée St-Thomas d’Aquin à Paris et que son client, âgé de 12 ans, était élève de 5ème au collège privé voisin. Ils se seraient poursuivis jusqu’à l’été 1975.

Avant de déposer plainte le 14 novembre 2001, l’homme avait adressé une lettre en mars 2001 au cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris.

Dans un communiqué, l’archevêché a indiqué mardi que « Mgr di Falco en a été informé et a affirmé que les accusations portées contre lui étaient dénuées de toute vérité ».

« Parallèlement et selon la règle en ce domaine », ajoute le communiqué, « le cardinal Lustiger, en l’absence d’éléments matériels, a demandé à un religieux de recevoir en son nom l’auteur de la lettre afin de s’assurer de la teneur exacte de ses propos ». Il précise que ces entretiens ainsi que « l’analyse de la crédibilité de cette accusation n’ont conduit à mettre en cause ni l’intégrité ni la conduite de Mgr di Falco ».

Interrogé par l’Agence France presse à Paris, le religieux chargé de ces entretiens, le père jésuite Henri Madelin, s’est refusé à tout commentaire, en précisant toutefois qu’il « se retrouve tout à fait » dans le communiqué de l’archevêché.

L’avocat de l’évêque, Me Paul Lombard, qui a porté plainte pour dénonciation calomnieuse, s’est indigné d’un « véritable complot qui marque une étape nouvelle dans l’histoire de la diffamation », consistant « à inventer des faits mensongers qui se seraient déroulés il y a plus de trente ans, donc couverts par la prescription, pour servir de support à une campagne publique dont le caractère ignominieux ne peut échapper à personne ».

Le parquet décidera

Dans le cadre de l’enquête préliminaire, les policiers ont déjà entendu le plaignant ainsi que sa mère et sa soeur, a précisé Me Moquet. Il appartient maintenant au parquet de décider s’il y a lieu ou non d’ouvrir une enquête judiciaire.

Mgr Jean-Michel di Falco a été durant neuf ans le porte-parole de l’épiscopat français (1987-1996). C’est à ce titre que ce prélat élégant et séduisant, né à Marseille en novembre 1941, a fréquenté tous les plateaux de télévision.

En 1996 il avait été nommé conseiller culturel de l’ambassade de France auprès du Vatican et directeur du séminaire français de Rome. L’année suivante le pape le nommait évêque auxiliaire auprès du cardinal Lustiger.

Président de la chaîne de télévision KTO et de Radio Notre-Dame, il est également responsable du comité permanent pour l’information et la communication de l’épiscopat. Il est également responsable du développement des radios francophones notamment en Afrique mais cet éloignement de Paris est « sans lien avec la lettre de mars 2001 », selon l’archevêché de Paris. (apic/ag/pr)

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