Des rescapés du KarLag

Encadré

Nombre de fidèles catholiques au Kazakhstan – à l’instar des déportés orthodoxes, luthériens, mennonites, baptistes – sont des descendant des rescapés du KarLag – la version locale du goulag. Ils sont souvent également des enfants de « trudarmistes », leurs parents ayant été des forçats mobilisés dans la « Trudarmija », « l’armée du travail » soviétique.

A l’époque de Staline, les steppes arides du Kazakhstan furent couvertes de camps de concentration. Le NKVD y déportait les victimes des campagnes de collectivisation ou de « dékoulakisation » (chasse aux paysans « riches ») et les dissidents de toutes les républiques soviétiques. Des peuples entiers ont subi le même sort: Coréens d’Extrême-Orient, Tchétchènes et Ingouches du Caucase, Allemands de la Volga. Ils furent internés dans divers camps: KarLag, StepLag, Alzhir, Dalyi, Stepnoi, Piestchany, KamyshLag, Aktiubinsk, DjeskasganLag, Pietropavlovsk, Ust- Kamienogorsk, etc.

L’intégration forcée des Kazakhs – pasteurs nomades – dans les kolkhozes (fermes collectives) et la famine qui s’ensuivra, ainsi que le dur travail dans les mines de charbon vont également décimer la population locale: plus de 1,5 million de Kazakhs trouveront la mort dans ces politiques coercitives. L’Eglise orthodoxe du Kazakhstan a inscrit sur la liste des saints locaux plusieurs personnalités mortes pour leur foi au goulag, au nombre desquelles l’archevêque Pimen d’Alma-Ata, fusillé en 1937, 2 évêques, 31 prêtres et 8 laïcs. De 1920 à 1953, selon des sources encore partiellement dépouillés, plus de 30’000 prisonniers ont été exécutés dans les camps du KarLag. Le goulag situé près de Karaganda, dans le nord du pays, a compté1,5 million de détenus durant toute la période, dont beaucoup moururent de froid, de faim, d’épuisement ou des mauvais traitements. (apic/be)

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