Bojayá: Le Haut Commissariat des Nations Unies dénonce la présence massive des AUC
Bogota, 13 mai 2002 (APIC) Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’Homme en Colombie Andres Kompas a dénoncé la présence massive des paramilitaires dans les communes de Bojayá (Bellavista, département de Chocó) et de Vigía del Fuerte (département d’Antioquia), théâtre, ces dernière semaines de sanglants combats qui ont coûté la vie à des dizaines de civils.
« Nous sommes extrêmement inquiets par les témoignages recueillis auprès de la population’’, a déclaré Kompass en rentrant hier à Bogota, après avoir visité la région sur
demande du président Andres Pastrana. « La population estime que la présence des AUC (Autodéfense Unie de Colombie), en plus de celle des forces de l’ordre, créé une grande confusion et l’on craint une imminente attaque des rebelles’’, a-t-il ajouté.
Les déclarations de Kompass coïncident avec l’alarme lancée conjointement par le diocèse de Quibdó et certaines organisations sociales et paysannes de Chocó. Dans une lettre ouverte au président Pastrana, les organisations ont dénoncé la connivence entre l’armée et les paramilitaires ainsi que les pillages auxquels se sont livrés les AUC à Bojayá, désertée par ses habitants après le massacre d’au moins 120 personnes dans l’église de Bellavista le 2 mai.
D’après la population locale, les paramilitaires ont occupé plusieurs maisons et ont volé des vêtements civils pour pouvoir s’infiltrer parmi les gens communs. En outre, un important groupe d’hommes des AUC serait arrivé dans la région par voie aérienne depuis Medellín. La peur de nouveaux affrontements reste la raison principale de l’exode massif des civils vers Quibdó qui héberge déjà 5’000 déplacés (indios et paysans).
Une délégation de diplomates européens, est attendue lundi à Quibdó, dans le but de s’informer de la situation. La délégation rencontrera notamment les représentants des diocèses, des autorités civiles et militaires et la Croix rouge. Elle est composée de l’ambassadeur espagnol Yago Pico de Coaña, de l’Italien Felice Scauso, du Français Gerald Matin et l’ambassadrice autrichienne Marianne da Costa. (apic/mna/pr)
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