Bulgarie: Arrivée de Jean Paul II à Sofia

96ème voyage de Jean-Paul II hors d’Italie

Entre enthousiasme et indifférence

De notre envoyé spécial, Antoine Soubrier

Sofia, 24 mai 2002 (APIC) Dès son arrivée à Sofia, en Bulgarie, dans la soirée du 23 mai 2002, Jean Paul II a répondu à l’attente de ce peuple désireux d’éliminer tout soupçon concernant l’accusation qui lui a été faite, en 1981, d’avoir organiser l’attentat contre le pape. Une manière pour Jean Paul II de taire les rumeurs afin de donner à ses quatre jours de visites qui lui restent, le caractère oecuménique et pastoral initialement voulu, malgré une fatigue évidente comme il l’a lui-même reconnu.

« En aucune circonstance je n’ai jamais cessé d’aimer le peuple bulgare, le portant constamment dans la prière », a lancé Jean Paul II dès le début de son discours sur la Place Saint Alexander Nevski, au coeur de Sofia. Plusieurs centaines de personnes s’étaient massées sur la place et dans les rues alentours.

Arrivé quelques instants auparavant à l’aéroport de la capitale bulgare, en provenance de l’Azerbaïdjan, le pape ne s’y est pas attardé, contrairement à d’habitude, afin de rencontrer directement le président de la république, Georgi Parvanov, ainsi que le patriarche Maxime de Bulgarie, sur la place se trouvant devant la cathédrale du même nom. Du côté du Saint-Siège, les cardinaux Ignace Moussa Daoud, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, ainsi que le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, ont rejoint la suite pontificale pour cette seconde étape du 96ème voyage de Jean Paul II.

Tout au long des dix kilomètres séparant l’aéroport de Sofia, des Bulgares attendaient le pape pour le saluer sur son passage. De grandes affiches avaient été placardées sur le parcours et des drapeaux aux couleurs du Vatican et de la Bulgarie bordaient la route. Sous un beau soleil et alors que la température était plus douce qu’en Azerbaïdjan, Jean Paul II a de nouveau prononcé seulement une partie de son discours, en bulgare.

« Que ma présence parmi vous aujourd’hui soit une manifestation éloquente des sentiments d’estime et d’affection que je nourris envers cette noble nation! », a-t-il déclaré, après avoir fait allusion au passé du pays. Il a alors invité les Bulgares « à soigner les plaies et envisager l’avenir avec optimisme », appelant l’Union européenne à « un soutien généreux » envers le pays.

Un soutien à l’entrée de la Bulgarie dans l’UE

Après avoir écouté le discours du président, dans lequel celui-ci qualifiait clairement la visite du pape comme « soutien » à l’entrée de la Bulgarie dans l’Union européenne, Jean Paul II a assisté à un défilé de la garde d’honneur en uniformes traditionnels, avant de laisser le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat du Vatican, bénir une gerbe de fleurs déposée aux pieds du monument au soldat inconnu, situé sur la place.

« Le pape est vieux, c’est pourquoi il doit rester assis! », a lancé Jean Paul II en italien afin d’expliquer pourquoi il ne s’est pas lui-même rendu au monument. « Encore une fois merci, merci beaucoup ! Que Dieu te bénisse, Bulgarie ! », a-t-il ajouté en improvisant, visiblement heureux d’avoir posé le pied, pour la première fois depuis le début de son pontificat.

Plus que la Russie à visiter

C’est l’avant-dernier pays d’Europe de l’Est, avant la Russie, que Jean Paul II n’avait pas encore visité. Mais comme à Bakou, le matin même, le pape semble vouloir développer ses contacts avec les Eglises orthodoxes locales afin de pouvoir un jour réaliser son rêve de pouvoir se rendre en Russie.

A Sofia, depuis plusieurs jours, les journaux consacrent de longues pages à la visite du pape avec le patriarche Maxime, qui doit avoir lieu le 24 mai, en la fête des saints Cyrille et Méthode, patrons non seulement de la Bulgarie mais aussi de l’Europe. Cette rencontre, qualifiée « d’événement historique », est attendue aussi bien par les catholiques que par les orthodoxes, qui représentent près de 85% de la population. Un sondage effectué auprès des Bulgares avant la venue du pape montrait que 42% de la population « attend le chef de l’Eglise catholique avec enthousiasme ». L’autre moitié s’est en revanche déclarée « indifférente », alors que seulement 3% se sont clairement prononcés contre. (apic/imed/pr)

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