Caritas offre une chance de réinsertion aux chômeurs en fin de droit
Fribourg, 16mai(APIC) Confrontée régulièrement au sort difficile des
chômeurs ayant épuisé leur droit aux prestations de l’assurance chômage,
Caritas-Fribourg vient de mettre sur pied le projet « Caritout », un programme d’occupation et de réinsertion professionnelle destiné prioritairement à
des chômeurs en fin de droits âgés de plus de cinquante ans. S’inspirant
d’un projet lancé il y a déjà plusieurs années par Caritas-Jura, « Caritout »
est une entreprise de récupération, de réparation et de vente de meubles,
de vêtements et d’objets divers salariant actuellement 9 personnes sans
travail. Elle permet ainsi à plusieurs d’entre elles d’éviter l’assistance
publique.
« Caritout », qui loge dans des locaux loués à Villars Holding à la Route
de la Fonderie à Fribourg, existe déjà en fait depuis 1986, mais ses activités étaient assumées jusque-là par des bénévoles. Depuis le 1er mars dernier, ce service s’est transformé en programme de réinsertion pour chômeurs
en fin de droits. Comme nous l’explique André Rossier, – menuisier de formation, ancien volontaire en Afrique au service de Frères sans Frontières
et maître socio-professionnel diplômé de l’Ecole Pahud -, l’actuel responsable polyvalent de « Caritout », les chômeurs sont engagés pour une période
de six mois au maximum. Il s’agit pour ces personnes, souvent envoyées à
Caritas par les services sociaux, de retrouver une certaine stabilité avant
de commencer la recherche d’un emploi à l’extérieur, qu’ils peuvent difficilement trouver sans un certain soutien.
La situation sur le marché du travail est tendue dans le canton de Fribourg et le manque de main d’oeuvre se fait partout sentir. Mais les travailleurs envoyés à « Caritout » ne sont pas les plus « demandés ». Ils sont
écartés du marché de l’emploi en raison de problèmes de santé, de difficultés personnelles ou sociales auxquels s’ajoute souvent la question
fatidique de l’âge. Ils trouvent ainsi difficilement un employeur. Dans le
pire des cas, si leur passage dans ce « supermarché de l’occasion » – comme
les responsables de « Caritout » appellent leur entreprise – ne leur permet
pas de trouver d’emploi au bout de six mois, ils pourront à nouveau bénéficier des prestations de l’assurance chômage pour une nouvelle période.
Même si quelques communes ont rechigné à passer à la caisse – les communes de domicile des chômeurs doivent contribuer à raison de 8. fr par heure
et par chômeur envoyé à « Caritout » – elles ont rapidement compris que cela
revenait moins cher que l’assistance publique; elles ont en effet tout
intérêt à la réinsérertion des travailleurs marginalisés. L’OFIAMT participe également à raison de 30 % et l’Etat de Fribourg de 20 %; le solde est
assuré par des dons et la vente de la marchandise récupérée. Les jours
d’ouverture, (mercredi, jeudi et vendredi après-midi et samedi toute la
journée), quand les affaires marchent, le magasin fait près d’un millier de
francs de vente.
Le budget de l’entreprise pour cette année avoisine les 600’000 francs,
y compris les salaires du personnel d’accompagnement (actuellement trois
postes, dont le responsable et un assistant social diplômé à temps partiel,
et une ancienne chômeuse engagée comme responsable du vestiaire…)
Les chômeurs actuels remis au travail gagnent 13 francs de l’heure, sans
compter les déductions sociales, les vacances et les jours fériés . Ce sont
en majorité des personnes de nationalité suisse, pour moitié des femmes,
âgées entre 50 et 55 ans, qui n’ont pas une formation professionnelle sanctionnée par un certificat fédéral de capacité. De tels travailleurs, précise André Rossier, on ignore combien il y en a dans le canton, car les
chômeurs en fin de droits sortent des statistiques… (apic/be)
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