Les défenseurs des droits de la femme montent au créneau

Sénégal: Décès d’une jeune écolière de 12 ans suite à un mariage forcé

Dakar, 20 juin 2002 (APIC) Alerte au mariage précoce et forcé. La « Rencontre Africaine de Défense des Droits de l’Homme » (RADDHO) monte au créneau. Cette ONG rappelle le drame survenu le 31, qui a vu une jeune sénégalaise de douze ans mourir à la suite d’un mariage précoce et forcé, dans le nord du Sénégal.

L’organisation accuse les oncles paternels de la jeune victime d’être responsable, en la donnant en mariage, en l’absence de son père, travailleur immigré en France et malgré le refus de sa maman.

Ce cas tragique n’est pas isolé dans cette partie du Sénégal où les populations, conservatrices, sont très attachées aux coutumes traditionnelles, tels que le mariage forcé, familial ou précoce, l’excision. Elles restent toujours opposées à l’interdiction de l’excision.

Les nombreuses ONG et associations de défense des droits de la femme évitent d’y mener des activités de sensibilisation sur les pratiques traditionnelles nuisibles à la santé de la femme. « Malgré la profonde émotion » suscitée par ce drame, « c’est la loi du silence qui règne en maître dans le village Sinthiou Bamambé où se sont déroulés les faits par craintes d’éventuelles poursuites judiciaires », déplore la RADDHO. Elle demande au gouvernement d’ouvrir une enquête pour sanctionner les responsables du mariage précoce.

Dans un communiqué, elle a dénoncé la fréquence de ces mariages qui violent la constitution du Sénégal. Cette loi fondamentale adoptée lors d’un référendum le 7 janvier 2001, fixe l’âge du mariage des jeunes filles et garçons à 18 ans. La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, les conventions internationales des droits de l’enfant de 1990, auxquelles a adhéré le Sénégal, bannissent aussi les mariages forcés.

La RADDHO a enfin lancé un appel aux dirigeants sénégalais, ainsi qu’aux chefs religieux et coutumiers et aux ONG pour une campagne nationale de sensibilisation à grande échelle à travers le pays. La défunte adolescente était une écolière. C’est la première fois qu’un cas de décès consécutif à un mariage forcé est révélé au public au Sénégal. (apic/ibc/pr)

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