Bahrein: Le pays se positionne comme pivot du marché financier islamique dans le Golfe
Al-Manama, 21 août 2002 (APIC) Conséquence indirecte des attentats anti- américains du 11 septembre, Bahrein se positionne désormais comme un pivot du marché financier islamique. Etant donné la méfiance occidentale croissante envers les institutions financières islamiques – dont certaines sont soupçonnées de financer le terrorisme – le besoin s’est fait sentir de rapatrier certains capitaux dans des pays musulmans. La place financière du Golfe se profile de plus en plus avec des produits financiers conformes à la charia, la loi islamique.
Un marché financier islamique international axé sur le commerce de produits respectant les principes de la charia se développe en effet au Bahrein. Pôle financier et bancaire de la région du Golfe, le Bahrein a signé en novembre 2001 un accord avec plusieurs pays musulmans: Malaisie, Indonésie, Soudan, ainsi qu’avec la Banque Islamique de Développement (BID), basée en Arabie Saoudite.
L’objectif est de créer un Marché Financier Islamique International
L’objectif est de créer un Marché Financier Islamique International (MFII). Le système bancaire islamique s’adresse à un potentiel de 1,2 milliard de musulmans dans le monde, et son poids est estimé à 180 milliards de dollars. Le MFII veut mettre sur pied des instruments financiers et maintenir un marché en activité pour près de 200 banques islamiques et institutions financières au niveau mondial. Le tout sera soumis à la supervision de la Commission de la charia islamique du MFII.
Afin de donner un souffle nouveau au marché financier arabe, les banques islamiques offrent des produits différents de ceux des services financiers conventionnels, car le prêt à intérêt, base de l’économie bancaire occidentale, est considéré par les musulmans comme de l’usure.
Prohibition de la « riba », l’intérêt, considéré en islam comme de l’usure
A part le principe-clé de la prohibition de l’intérêt – l’interdiction de la « riba » signifie que tous les remboursements au-delà du montant original du prêt sont illicites -, un second principe coranique, relatif à l’argent, est la prohibition de la thésaurisation. Il faut engager son argent dans une activité pour soi-même et la communauté.
« Cyberfatwas » sur internet; l’UBS sur les rangs
Grâce à un système de « cyberfatwas » (Cyberfatwa.com) sur internet, il est ainsi permis de savoir rapidement ce qui est considéré dans le domaine financier comme « haram », ce qui signifie « illicite », et ce qui est « hallal », c’est-à-dire permis. Des spécialistes de droit islamique et des théologiens conseillent en matière de placements et de produits financiers conformes à la charia.
Les banques islamiques ne fournissent pas de produits financiers conventionnels en raison de l’interdiction de l’intérêt, mais refusent également d’avoir affaire à des investissements dans des industries produisant de l’alcool, des cigarettes, des armes ou des produits à base de porc. Investir dans les industries des jeux d’argent est également interdit.
Selon les promoteurs du MFII, l’Union de Banques Suisses (UBS) a annoncé son intérêt pour ce marché financier islamique, ainsi que d’autres partenaires occidentaux. La Noriba Bank, filiale de l’UBS, envisage d’offrir prochainement au Bahrein des produits et services en conformité avec les principes de la charia. Elle a reçu, comme d’autres institutions financières une licence de banque islamique octroyée par la « Bahrain Monetary Agency » (BMA) le lui permettant. La Citigroup, la plus grande institution bancaire du monde, est déjà présente dans ce pays du Golfe à travers la Citi Islamic Investment Bank à Bahrein. (apic/bbc/cm/be)
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