Genève 4 nouveaux noms, dont celui d’une femme, sur le Mur des Réformateurs
Genève, 1er novembre 2002 (APIC) Quatre nouveaux noms ont été gravés sur le Mur des Réformateurs, l’un des principaux monuments de la Réforme et l’un des sites les plus visités de Genève, l’un des hauts lieux de la Réforme. Parmi les nouveaux noms figure celui d’une femme, Marie Dentière, née dans les Flandres et théologienne de la Réforme au 16e siècle. Elle est la première femme à avoir son nom aux cotés de Luther, Calvin, Zwingli et autres sommités du mouvement qui a donné naissance au protestantisme.
Les nouvelles inscriptions seront officiellement dévoilées lors d’une cérémonie le 3 novembre, fête de la Réformation.
Marie Dentière (1490-1561) figure aux cotés de réformateurs mieux connus de l’Eglise, comme Pierre Valdès, de Lyon (1140-1217), qui a inspiré le mouvement vaudois; John Wycliffe (1330 -1384), à qui l’on attribue la première traduction en anglais de la Bible; et Jan Hus (1369-1415), prédicateur dont l’enseignement a lancé le mouvement hussite en Bohème.
Les quatre noms sont gravés sur deux blocs devant le Mur situé au pied de la vieille ville de Genève qui, sous Calvin, accueillit les persécutés religieux et fut un centre de l’enseignement, de la pratique et des écrits de la Réforme au 16e siècle.
Marie Dentière n’a pas toujours eu une très bonne réputation à la suite de critiques émises à son égard par Calvin et un autre réformateur, Guillaume Farel. Toutefois, comme l’a déclaré Isabelle Graesslé, pasteur et théologienne, première femme modératrice de la Compagnie des pasteurs et diacres – une charge inaugurée par Calvin – Marie Dentière a été récemment réhabilitée par une nouvelle génération d’étudiants en théologie.
« Marie Dentière a était engagée au coeur même de la Réforme », a rappelé Isabelle Graesslé lors d’une conférence de presse. « Elle fut une théologienne d’un féminisme raisonné et moderne », qui vivait dans le cercle de Calvin, et qui a écrit « sur le vif » à propos du mouvement.
Attractions touristiques
Les grandes statues des quatre réformateurs genevois – Guillaume Farel, Jean Calvin, Théodore de Bèze (tous les trois nés en France) et John Knox, fondateur du presbytérianisme en Ecosse, forment le centre du monument.
Le Mur des Réformateurs est aujourd’hui l’une des attractions touristiques les plus visitées. Autour des quatre grandes figures de la Réforme figurent Roger Williams, qui a rejoint les Pilgrim Fathers en Nouvelle-Angleterre; le chef huguenot Gaspard de Coligny; et des personnalités politiques comme Oliver Cromwell, leader de la révolution puritaine en Angleterre; Frédéric- Guillaume, Grand Electeur du Brandebourg; et Guillaume ler dit Le Taciturne, prince d’Orange.
A la question de savoir si d’autres noms pourraient être un jour ajoutés, le pasteur McComish a émis la suggestion que des personnalités du 20e siècle pourraient aussi être honorées, comme des pasteurs des camps de concentration nazis, des résistants à la dictature, ou ceux qui, inspirés par les idées de la Réforme, se sont engagés contre l’esclavage. (apic/eni/pr)
webmaster@kath.ch
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/geneve-4-nouveaux-noms-dont-celui-d-une-femme-sur-le-mur-des-reformateurs/