Lausanne, 19juin(APIC) Mgr Pierre Mamie, évêque de Lausanne, Genève et
Fribourg, assisté de Mgr Bullet, évêque auxiliaire, célébrera le 24 juin
dès 15 heures une eucharistie au cours de laquelle il érigera en monastère
la communauté des Clarisses habitant le lieu dit la Grand Part, un domaine
situé entre Jongny et Chardonne (VD) sur les contreforts du Mont Pèlerin. A
la demande de l’évêque, le Vatican a autorisé la communauté, composée aujourd’hui de huit Clarisses, à voler de ses propres ailes.
Cette érection constitue un véritable événement. Il est en effet très
rare, en Europe – cela se voit plus fréquemment en Afrique et en Amérique
latine -, qu’un monastère soit érigé, surtout chez des contemplatives
cloîtrées. Depuis la Réforme, c’est même la première fois que semblable
événement se produit en Pays de Vaud… et la première fois en Suisse pour
des Clarisses. La communauté des Clarisses de la Grant Part, lieu ainsi orthographié qui tire son nom du Moyen-Age, sera érigée en monastère de
Saint-Claire.
L’origine de l’Ordre des Clarisses remonte au XIIIe siècle. Le jour des
Rameaux, en 1212, Claire – une jeune fille de la noblesse d’Assise (Italie)
– s’engageait à suivre le Christ, en vivant l’Evangile à la lettre comme
son compatriote François, c’est-à-dire dans la plus stricte, mais la plus
joyeuse pauvreté et en communion fraternelle. Cette vie de simplicité et de
solitude, faite d’humbles labeurs, rythmée par la prière silencieuse et
l’Office divin, va rapidement séduire le coeur de nombreuses jeunes filles
de l’époque. Bien avant la mort de sainte Claire, son petit monastère de
St-Damien avait déjà essaimé hors des frontières italiennes.
Une attente de 440 ans
Déjà implantées sur les bords du lac Léman avant la Réforme, les Clarisses de Vevey, à cause de celle-ci, seront dans l’obligation de se réfugier
à Evian, en traversant le lac dans la nuit du 2 juillet 1536. Quelque 440
ans passeront avant que ne se dessine, pour elles, un retour en Suisse.
En 1964, à la demande d’un groupe d’amis protestants et catholiques, une
petite communauté est en effet fondée dans le canton de Genève: elles sont
quatre, parties du monastère de Sainte-Claire à Evian. Le décès, en 1971
d’une demoiselle, Yvonne Guyot, protestante d’origine neuchâteloise, mais
établie dans le canton de Vaud, va faire prendre une nouvelle tournure au
destin de la communauté. La défunte, par testament, avait souhaité faire de
sa propriété à Jongny « une réserve spirituelle dans une réserve naturelle
ouverte à tout croyant ». Un Conseil, chargé de l’exécution du testament, se
tournera alors vers les Clarisses du monastère d’Evian établies à Genève.
Apic/jm/pr)
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