Inde: Recherche sur le site de la mosquée Babri d’Ayodhya détruite en 92 par les hindous
New Delhi, 3 janvier 2003 (APIC) Une étude du sous-sol sur un site du nord de l’Inde devrait pouvoir déterminer si la mosquée Babri d’Ayodhya détruite en 1992 par des extrémistes hindous avait été construite sur un sanctuaire hindou, a indiqué vendredi un responsable de l’administration locale.
Le site d’Ayodhya est à l’origine de nombreuses tensions interreligieuses, suite à la destruction de la mosquée de ’Babri Masjid’ (remontant au 16ème siècle après J.C), rasée en 1992 par les hindouistes. Le mouvement fondamentaliste Vishwa Hindu Parishad (VHP) veut construite un temple à sa place alors que les musulmans veulent y édifier une nouvelle mosquée.
Hindous et musulmans se disputent ce site. En décembre 1992, des radicaux avaient détruit la mosquée Babri d’Ayodhya, édifiée par l’empereur moghol Babar, affirmant qu’elle avait été édifiée sur un temple dédié à l’une de leur divinité. Les émeutes qui avaient suivi la destruction de cette mosquée avaient fait quelque 2’000 morts. Il s’agissait alors des affrontements intercommunautaires les plus sanglants qu’ait connus l’Inde en un demi-siècle.
L’Etat du Gujarat a été le théâtre de massacres religieux, qui ont fait plus de 1’000 morts ces dernières années liées à ce projet de reconstruction. Le VHP avait initialement prévu de commencer à ériger les piliers sur ce site controversé. Après les violences, il avait accepté de s’en remettre à la justice pour un arbitrage final.
Ordre du tribunal
« Un tribunal a chargé l’Archaeological Survey of India de procéder à cette étude. L’équipe doit déterminer quel genre de construction existait auparavant », a expliqué R.M. Srivastava, haut fonctionnaire de la localité d’Ayodhya, où est situé le site de la mosquée Babri, au centre d’une controverse politico-juridique depuis dix ans.
Des groupes hindous d’extrême droite ont justifié le sacrilège d’Ayodhya en affirmant que la mosquée Babri avait été construite sur un sanctuaire édifié sur le lieu de naissance du dieu Rama. Ces groupes ont juré de bâtir un temple hindou à cet endroit et continuent d’exercer de fortes pressions sur les autorités, tandis que des associations musulmanes veulent reconstruire une mosquée. L’affaire est entre les mains de la justice. (apic/ag/mn/pr)
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