Fribourg: L’oeuvre d’entraide «Aide à l’Eglise en Détresse» ouvre une antenne romande

Se rapprocher des donateurs sur un marché plus difficile

Fribourg, 22 janvier 2003 (APIC) L’oeuvre d’entraide catholique internationale « Aide à l’Eglise en Détresse » (AED) va ouvrir en février prochain une antenne romande à Fribourg. Logée dans les locaux du Centre diocésain à Villars-sur-Glâne, elle sera dirigée par le Tessinois Roberto Simona, un ancien du CICR, et dépendra de la centrale suisse de Lucerne.

L’AED Suisse, davantage connue du public alémanique, a l’intention de développer dans la partie francophone du pays le travail effectué jusqu’à présent à partir de la centrale de Lucerne. Fribourg a été choisie en raison de sa situation géographique à la charnière des deux principales régions linguistiques de la Suisse, mais également du fait qu’il s’agit d’un canton catholique bénéficiant notamment du rayonnement de son Université. La présence de nombreux monastères et institutions religieuses représente également un atout important dans le choix d’implantation.

Toujours plus difficile à se faire entendre, les organisations religieuses ont tout intérêt à se rapprocher de leur interlocuteurs et donateurs, estime l’AED Suisse. L’oeuvre d’entraide basée à Lucerne récolte bon an mal an plus de 11 millions de francs de dons, venant ainsi en troisième position des 17 pays donateurs, après la France et l’Allemagne.

Le Père Werenfried van Straaten, le légendaire « Père au lard », fondateur de l’oeuvre, le constatait déjà en 1950, époque où il parcourait le pays pour donner des conférences dans le but de financer ses fameuses chapelles roulantes pour les Allemands chassés des territoires de l’Est: « Les donatrices et donateurs suisses sont généreux ! ». Mais le marché des collectes est de plus en plus difficile. Pour financer ses nombreux projets pastoraux en Europe de l’Est et dans les pays du Sud, l’AED désire trouver de nouveaux donateurs, notamment dans les classes d’âge plus jeunes.

Désigné par le comité suisse de l’AED à la tête de l’antenne romande, Roberto Simona, Tessinois de naissance, est âgé de 35 ans, marié et père d’un enfant. De formation universitaire (licence en lettres de l’Université de Fribourg, en langues et littératures anglaises et russes), il a oeuvré plusieurs années pour le CICR à Tachkent (Ouzbékistan) en tant que directeur de projets pour l’Asie Centrale, puis à Zugdidi, en Géorgie, dans le Caucase. Engagé par La Poste Suisse, il a travaillé comme « project manager » pour les marchés internationaux. Désireux d’orienter sa carrière vers une activité à forte composante humaine et spirituelle, il a accepté la direction de l’antenne de l’AED-Suisse romande. JB

Encadré

Des projets dans 130 pays

L’oeuvre fondée par le Père Werenfried van Straaten est implantée dans 17 pays. La centrale internationale basée à Königstein, non loin de Francfort, traite chaque année quelque 10’000 dossiers de demandes de projets venant de prêtres, religieux et évêques de plus de 130 pays. En tant qu’oeuvre d’entraide pastorale, l’AED apporte surtout son soutien dans le domaine de la formation de base et de la formation continue de séminaristes et de prêtres. Elle finance également la construction et la rénovation de centres de formation et d’églises, la traduction et l’édition de la bible et de littérature religieuse, ainsi que la production et la diffusion d’émissions religieuses de radio et de télévision. JB

Encadré

Une oeuvre de réconciliation

Sans craindre le rejet de ses compatriotes, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, un conflit cruel qui avait fait des dizaines de millions de morts, le religieux hollandais Werenfried van Straaten – qui a fêté ses 90 ans le 17 janvier dernier – n’hésite pas à prêcher à l’Ouest la réconciliation entre les ennemis de hier. Il sollicite de l’aide en Hollande et en Belgique pour les réfugiés allemands, notamment ceux qui avaient été chassés des territoires de l’Est. La récolte de centaines de tonnes de lard dans les fermes du Plat pays – les paysans flamands n’avaient pas d’argent à lui offrir – , lui vaudra le surnom de « Père au lard » avec lequel il devient une figure très populaire. A son initiative, une noria de pétaradantes » chapelles roulantes », en fait de petites églises mobiles, sillonneront la moitié de l’Europe, tandis que des « prêtres sac au dos » seront bientôt envoyés pour relancer le travail pastoral dans les zones dévastées. Puis il fonde l’ordre des compagnons-bâtisseurs, pour venir en aide aux populations qui se relevaient des ruines de la guerre. (apic/be)

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