Un petit Français sur trois va au « caté »
Paris, 20 février 2003 (Apic) L’Eglise de France invite les familles à s’investir davantage dans la transmission de la foi. Elle a adressé aux communautés le document « Aller au coeur, questions d’avenir pour la catéchèse ». Un guide-questionnaire qui invite les catholiques de la base à faire des propositions pour que la catéchèse réponde mieux aux défis d’aujourd’hui. Objectif: freiner l’érosion du nombre d’enfants inscrits au « caté » et mieux intégrer les nouveaux catéchisés à la communauté ecclésiale.
Un reportage sur France 2 au journal télévisé de 20 H. Une pleine page dans le quotidien populaire « Le Parisien ». Et, bien sûr, de nombreux articles dans la presse confessionnelle. Le service de communication de la Conférence des évêques de France se dépense-t-il sans compter pour populariser l’initiative ? Ou celle-ci retient-elle spontanément l’intérêt des médias, vu qu’elle concerne un enfant sur trois ?
Toujours est-il que la décision de l’Eglise catholique de transformer la séance de « caté » ne passe pas inaperçue. De quoi s’agit-il ? De contrer une désaffection légère mais continue. Pourtant, Mgr Michel Dubost, évêque d’Evry et président de la Commission épiscopale de la catéchèse ne veut pas donner dans le pessimisme. Il souligne dans Le Parisien (édition du 18 février) : « Dans un monde où les jeunes sont de plus en plus sollicités par la TV, la musique, le sport, savoir que 33 % d’entre eux vont au « caté », ce n’est pas si mal ».
L’Eglise a voulu non pas rédiger un nouveau catéchisme (le dernier remonte à 1992) mais en appeler à la bonne volonté du peuple chrétien et au sens des responsabilités des parents : « On ne peut être chrétien sans essayer de transmettre sa foi. Les parents doivent prendre leurs responsabilités, en emmenant leur enfant à la messe le dimanche, en lui apprenant le Notre Père et en répondant à ses questions sur la vie, sur la mort. Surtout ne lui dites pas « On verra ça quand tu seras grand. Il vaut mieux lui dire qu’on ne sait pas ou qu’on se pose soi-même des questions », souligne Mgr Dubost dans le Parisien.
Les « cathos de base » interpellés
D’où l’idée d’adresser aux communautés catholiques le document épiscopal « Aller au coeur, questions d’avenir pour la catéchèse », rendu public le 10 février. Un guide-questionnaire de 64 pages centré sur la vigile pascale et qui invite les catholiques de la base à faire des propositions. Cela en réponse à des questions qui portent tant sur l’accueil des personnes -« qui arrivent d’ailleurs », qui « ne font que passer » et même qui ne viennent pas. – que sur la proposition de la catéchèse dans l’espace public en tenant compte de la culture contemporaine.
D’autres questions encore: dans quelles circonstances la Parole de Dieu est- elle vraiment écoutée ensemble ? Quid de sa transmission ? Comment dépasser l’écueil du langage parfois peu accessible de la Bible ? Quelle diversité de propositions catéchétiques ? Quelle offre des sacrements: le baptême, la communion eucharistique, etc. ?
In fine, ce qui se cherche, c’est de relier davantage les personnes catéchisées, jeunes mais aussi adultes, à la communauté ecclésiale. Moins en transmettant un savoir péri-scolaire sur la foi qu’en donnant à goûter celle-ci par une véritable initiation à la vie chrétienne. Pour favoriser le passage, souvent difficile sinon rebutant, à la pratique régulière dans des communautés. JCN/SH
Encadré
Caté pub
La campagne publicitaire orchestrée à la fin de l’été dernier par le diocèse de Paris avait frappé les esprits: pose de 9’000 exemplaires chez les commerçants d’une affiche montrant une jeune fille accoudée sur un planisphère barré du slogan : « Le catéchisme, des repères pour la vie » et d’un numéro d’appel. JCN/SH
Encadré
Statistiques pour la France
Selon la dernière étude du Centre national d’enseignement religieux (Cner), daté de 1994, un enfant sur trois de 8 à 12 ans est catéchisé en France. Chiffre qui varie considérablement en fonction des diocèses: 13,5% en Seine- Saint-Denis, 80 % en Moselle, département bénéficiant du statut spécial de département concordataire. Les inscriptions au catéchisme diminuent de 1% par an. 33 % des enfants scolarisés suivent aujourd’hui le « caté » contre 44% dix ans plus tôt. En 1994, on comptait 129’000 catéchistes, dont 90% de femmes et 91,3% de laïcs et seulement 4,4% de prêtres et 4,2% de religieuses. (apic/jcn/sh)
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