APIC: Le billet d’humeur
Pierre Rottet
Calé sur mon siège devant mon poste TV, à l’abri des bombes, hélas pas des commentaires sur la guerre irakienne ni des « experts » dépêchés pour étaler leurs certitudes, je tente avec peine de comprendre pourquoi le monde est tombé sur la tête. Cela à l’aide de mon « truc » à zapper, prêt à suivre ce que proposent une quarantaine de chaînes. Bonjour les dégâts.
Sur la première et la seconde, un quatuor de personnalités parle avec insistance des premières frappes sur Bagdad. A l’écran de la troisième, un invité assure pour la dixième fois avoir été frappé du peu de bombes tombées. Sur les quatrième et cinquième, on zoome sur les cibles frappées.
Et la valse du zap de reprendre. Peut-être les « Guignols de l’info »? Mais on y présente le portrait de trois va-t-en guerre: Bush, Blair et Aznar. qualifiée de « grandes frappes ». Le cauchemar.
Pour y échapper, je tente une légère pression sur la chaîne suivante. Qui propose un matche de boxe. Il y est question d’un terrible crochet, d’une vigoureuse frappe du droit. Comment éviter ces frappantes images, sinon en poursuivant ma revendication d’échapper à ce dénominateur commun présent sur les chaînes. Dont l’une transmet une partie de hockey. Las, bonheur éphémère: un puck vient de frapper le montant d’un but.
A peine remis, que déjà défilent devant mes yeux de nouvelles images. De la pub. Une histoire de DVD. où il est question d’un film remis au goût du jour, style « Les canons de Navarone ». Le coup est rude. Dur. Assez pour zapper une nouvelle fois. sur le générique du film de la soirée: « Le bonheur a encore frappé ». Non sans dommages collatéraux, pour avoir trop durement envoyé mon « truc » à zapper frapper mon poste TV, désormais sans images ni sons, tant que dureront les frappes. (apic/pr)
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