Des certitudes, mais aussi des interrogations
Fribourg, 8 avril 2003 (Apic) L’ »Association des Amis de l’Hôpital de la Paix à Istanbul » (ASAHPI), a tenu son assemblée annuelle lundi soir au Sonnenberg, à Fribourg. Le temps de faire le point sur ses activités, de passer en revue le rituel des comptes et de se projeter dans l’avenir. D’un avenir aussi fait d’interrogations, dans le climat politico-guerrier actuel de la région. Cet hôpital en plein coeur d’Istanbul est tenu par la Congrégation des Filles de la Charité depuis sa création en 1856.
Sous la présidence de l’ancien conseiller d’Etat fribourgeois Raphaël Rimaz, l’Assemblée a pris la température de l’établissement. Plutôt stable, quoique en voie de nette amélioration. Elle a pris note des changements survenus ces dernières années: rénovation, création d’une salle de loisirs et d’animation, d’une salle de sport. Cela pour une meilleure qualité de vie des patients qu’il convient d’apporter à ce genre d’établissement. Et l’ASAHPI n’y est pas pour rien.
L’Association, dont le siège est à Fribourg, est née à l’instigation des Filles de la Charité, des Soeurs de Saint-Vincent de Paul en d’autres termes. La communauté fribourgeoise de cette Congrégation s’étant vu confier en 1997 la responsabilité de cet hôpital privé. Les « Amis de la Paix » ont pour objectif de développer des relations avec des personnes et institutions susceptibles d’apporter aide et conseils à cette institution, et d’échanger des compétences. L’ASAHPI a aussi pour ambition de servir de pont entre deux monde, oriental et occidental, mais aussi de contribuer matériellement au rayonnement de l’établissement. L’an dernier, des montants de 2’000 et 5’000 francs ont permis de développer des infrastructures. L’introduction d’un service de pédicure et la mise en route d’un autre consacré à la physiothérapie sont aussi à mettre à l’actif de l’association.
Ouvert à tous
Aujourd’hui, l’Hôpital de la Paix dispose de 150 lits. Il est ouvert à tous les malades, fortunés ou pauvres, sans distinction de nationalité ni de religions: chrétiens, juifs, musulmans. L’établissement s’ouvre peu à peu aux soins palliatifs pour les personnes en fin de vie. Il accueille surtout des patients atteints de troubles psychiques et des malades âgés, dépendants, pauvres pour la plupart. Nombre d’entre eux ne payent du reste pas un sou, ou si peu. « Les Soeurs de Saint-Vincent de Paul réalisent là leur mission, même s’il faut parfois faire payer aux riches un prix raisonnable pour pouvoir en faire bénéficier ceux qui ne payent rien ou peu ». Robin des bois n’aurait pas renié cette interprétation de la solidarité, a lancé le Rémi Russbach, pédiatre genevois, membre du comité des « Amis de la Paix ».
Comme « Robin des bois »
Médecin-chef au CICR pendant 20 ans, Rémi Russbach revient d’une visite à Istanbul. Selon lui, l’établissement glisse aujourd’hui sur de bons rails. malgré quelques nuages qui pourraient s’abattre selon les « développements » de la guerre en Irak. Des nuages aussi sous forme de pressions, auxquelles résistent plutôt bien les religieuses à Istanbul. « Aujourd’hui, a relevé, amusé, le Dr Russbach, les patients de l’hôpital dorment dans des lits sur un emplacement qui coûte 10’000 francs le m2″. De quoi attiser les convoitises politiques et attirer les promoteurs immobiliers, dans ce quartier riche et commercial à souhait, entouré des plus beaux buildings ». Bref, un îlot consacré à la santé, que des entrepreneurs aimeraient transformer en un marché juteux, et racheter à n’importe quel prix.
Actuellement, l’hôpital est tenu par une douzaine de religieuses de huit nationalités. Deux médecins turcs le dirigent, entourés de 3 assistants et de quelques 80 employés. A noter qu’une religieuse polonaise, appelée à renforcer ses consoeurs, s’est vue refuser le visa d’entrée en Turquie. (apic/pr)
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