100 ans de scoutisme vaudois: Au-delà de l’individualisme

Pour marquer en 2013 cent ans de scoutisme dans le canton de Vaud, une association pour la publication d’un livre intitulé Histoires de foulards s’est ouverte à tout le monde en… 191 pages.

Si le contenu de ce livre expose l’histoire des éclaireurs et éclaireuses, les observateurs de la société au fil des années 1950 à 2013 iront certainement au-delà des textes et des 160 images et photographies noir/blanc et couleur. En effet, il y a dans ces Histoires de foulards comme un message aux jeunes d’aujourd’hui, message que d’anciens scouts et d’abord les adultes engagés aujourd’hui dans le mouvement résument en quelques invitations:

 

Ce livre? Oser le qualificatif de: «classe». Les jeunes aiment ce qui est de belle qualité. Ils ne le disent pas spontanément, mais c’est pour eux important. Certains lecteurs seront impressionnés par le format (24x30cm, 2cm d’épaisseur), d’autres par le grammage (150g/m2) et la fort belle qualité du papier. L’impression, la reliure attestent également la qualité d’un travail de professionnel passionné par son métier (Atelier Grand, Editions Ouverture; 1052 Le Mont-sur-Lausanne).

Etre porté – avec l’appui du ciel, dirait grand-mère – à mettre en main du monde un livre dont la Une de couverture exprime la joie des jeunes, c’est offrir aux lecteurs l’un de ces bienfaits que nombre d’eux souhaitent recevoir de la vie: aimer le beau. Les anciens scouts ajouteront probablement, en regardant une nouvelle fois la couverture : être utile, servir. Il est vrai qu’un foulard scout est non seulement une marque d’appartenance à un groupe, mais un moyen fort pratique pour toute sorte de services.

Histoires de foulards commence en 1912. Jean-Marc Falciola, sous la direction duquel l’ouvrage a été réalisé avec le concours d’une quinzaine de personnes mentionnées en page Impressum, est allé jusqu’en 2012. Sûr que, ici et là dans le pays, si le livre se trouve en main des anciens dans une famille, ou des amis, des dizaines d’histoires vont venir à l’esprit des uns, des autres. D’aucuns raconteront les camps, des explorations, des découvertes. Ou des rencontres à caractère social, celles par exemple de patrouilles apportant le samedi après-midi, plusieurs fois par année, des vêtements et des vivres à des familles en situation difficile. D’autres anciens scouts diront combien la découverte de la culture, à travers leur rôle dans des pièces de théâtre données dans une salle paroissiale ou de quartier, mais encore la réalisation d’un film dans une nature de type «forêt vierge», les ont marqués durablement. Le spirituel viendra sur les lèvres de scouts ayant vécu, en équipe, de longues traversées silencieuses de monts et vaux avant de vivre des offices ou une heure de recueillement dans un monastère, un lieu de culte dans un village, voire sur une prairie alpestre à la pleine lune.

Chez nombre de scouts d’hier, voire d’avant-hier, Histoires de foulards va permettre d’aérer le soi profond. De s’interroger: Quid du «Toujours prêt» en tête de la loi de l’éclaireur suisse datant de 1935, de celle de l’éclaireuse (1974)? Quid de ce «Scouts, nous voulons être vrais, écouter et respecter les autres, nous réjouir de ce qui est beau, être attentifs et aider autour de nous, partager, protéger la nature et respecter la vie, choisir de notre mieux et nous engager, affronter les difficultés avec confiance (1987, loi MSdS)? Bon pour… les autres?

Les autres? J’en fais partie. Tout le monde en fait partie. Le scoutisme a offert, offre encore des pistes pour ne pas avoir peur, pour allez au contact du réel, pour développer ma petite personne, être parmi les êtres. Pour vivre avec, parmi les autres et ainsi entrer dans l’au-delà de l’individualisme, si riche d’humanité.

Découvrir les autres d’hier, inviter à découvrir ceux d’aujourd’hui, se dire – chouette! c’est rassurant – qu’on se trouve tous sur la même planète… Histoires de foulards met à disposition des lecteurs 191 pages. Au poids du livre – un kilo et 150 grammes, assure Jean-Samuel Grand, là-bas au bord de la forêt, dans son atelier aux éditions Ouverture – s’ajoute ce qui ne connaît pas la pesanteur: la fraternité.

 

PhilGo, dit Elan (totem)

 

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