Allemagne: Décès de la théologienne protestante allemande Dorothée Sölle
Bonn, 27 avril 2003 (Apic) La célèbre théologienne protestante allemande Dorothée Sölle est décédée dimanche 27 avril à l’âge de 73 ans. N’ayant jamais eu de poste de professeur dans une Faculté de théologie en Allemagne, cette pacifiste et féministe, lue bien au-delà des frontières de son pays d’origine, avait cessé de s’appeler théologienne pour s’intituler « écrivaine ».
Dorothée Sölle, une sainte pour certains et une personnalité controversée pour d’autres, connue pour ses critiques de l’institution Eglise, est décédée d’une attaque cardiaque dans une clinique de Göppingen, dans le sud-ouest de l’Allemagne, a communiqué dimanche l’Académie évangélique de Bad Boll.
Née à Cologne en 1929, cette spécialiste de littérature – elle avait étudié la philologie classique et la philosophie – avait obtenu son doctorat en 1972, avec un travail sur les rapports entre la littérature et la théologie. De 1975 à 1987, elle succédera à Paul Tillich comme professeure à l’Union Theological Seminary à New York. Militant contre la guerre du Vietnam, politiquement engagée à gauche, elle était une fervente sympathisante de la théologie de la libération latino-américaine.
Prise de conscience politique
Réalisant dans sa jeunesse que le monde universitaire allemand avait totalement failli face à la montée du national-socialisme, son évolution théologique déboucha sur sa prise de conscience politique. Rappelant que la tradition judéo-chrétienne fonde sa pensée non sur une idéologie mais sur une histoire humaine, celle d’un peuple qui se libère et que Dieu fait sortir de sa servitude en Egypte, elle affirme que dès lors, il s’agit de « nous libérer de la contrainte inscrite dans notre société et ses structures économiques et écologiques, qui pousse à poursuivre le pillage et la destruction du monde. »
Parmi ses nombreuses publications figurent « Représentation. Un chapitre de théologie après la mort de Dieu » (1965), « Sympathie » (1978), « Quel christianisme a-t-il de l’avenir? » (1990), « Teshouva ou comment quitter les cathédrales de la mort » ou encore « Mystique et résistance » (1997). (apic/ag/com/be)
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