Yougoslavie : les catholiques toujours victimes de (230789)
Bonn, 23juillet(APIC/CIP) Un militant catholique croate en faveur des
droits de l’homme, Dobroslav Paraga, accuse le gouvernement de Belgrade de
violation flagrante des droits des Albanais vivant en Yougoslavie.
Dans une interview accordée à l’agence de presse catholique allemande
KNA, Dobroslav Paraga dénonce comme « forme drastique de violation des
droits de l’homme » la loi votée l’an dernier dans la province de Macédoine
et qui interdit aux peuples albanais d’avoir plus de deux enfants, sous
peine de priver les deux premiers enfants « de toute sécurité sociale ».
Cette loi a été votée, explique le militant catholique croate, sous le
prétexte que l’identité nationale des Macédoniens serait menacée par le
taux de natalité supérieur observé par les Albanais. Et ce taux de natalité
avantageux serait « au service du nationalisme et du séparatisme » des
Albanais. Une loi analogue existe d’ailleurs dans la province du Kosovo.
Dobroslav Paraga accuse aussi la Yougoslavie de ne pas respecter la
liberté religieuse. Les principales victimes de cette discrimination sont
les catholiques, car « les communistes leur refusent toute participation à
la vie sociale et politique ». Les droits des croyants sont particulièrement
bafoués dans les prisons, les hôpitaux et à l’armée, rapporte Dobroslav
Paraga. C’est ainsi que des mourants en prison se voient refuser le
sacrement des malades.
Au vu de la situation actuelle, « la discrimination des catholiques en
Yougoslavie est bien pire que dans les autres pays de l’Est », estime-t-il.
Et d’incriminer, comme nouvelle forme de discrimination, un projet de loi
conçu pour le République de Croatie, où le seul fait de diffuser des informations catholiques exposera à des poursuites et à une peine de détention
de 15 jours. Les prêtres aussi seront passibles de poursuites s’ils se livrent à des activités pastorales « dans des lieux publics » tels que les hôpitaux ou les homes pour personnes âgées. Le projet de loi prévoit également
l’interdiction du port de symboles religieux, notamment de croix.
Dobroslav Paraga, qui a déjà payé par quatre ans de prison son engagement en faveur des droits de l’homme, sait qu’il prend des risques en dénonçant les discriminations actuelles en Yougoslavie. Il a d’ailleurs été
déchu de ses droits civiques par le tribunal qui avait décidé son incarcération et il peut à tout moment être remis sous les verroux pour simple récidive dans la défense des droits de l’homme. « Mais je n’ai pas peur des
représailles, dit-il. Car j’estime que c’est mon devoir de dire la vérité,
quoi qu’il puisse m’arriver. » (apic/cip/mg)
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