Pérou: En fuite au Japon, Fujimori présente son nouveau mouvement par le biais d’acolytes
Tokyo/Lima, 29 juillet 2003 (Apic) Le nouveau mouvement politique créé par Alberto Fujimori, l’ex-président de la République péruvienne actuellement en fuite au Japon s’appelle « Sí Cumple ».
Fujimori s’est réfugié à Tokyo en novembre 2000. Au Pérou, Fujimori est accusé de corruption et de crimes contre l’humanité et d’avoir pillé les caisses de l’Etat. S’il devait à présent quitter le territoire japonais, il serait immédiatement arrêté, étant recherché par Interpol dans 181 pays.
Par le biais d’une cassette vidéo envoyée à ses collaborateurs les plus proches, il a annoncé la naissance de son nouveau mouvement qui changera de nom par rapport au précédent mais pas de membres.
Une personnalité encore présente est celle de Carlos Orellana, que Fujimori a investi à distance de la charge de secrétaire général. Journaliste, secrétaire de l’ »association de la presse péruvienne » durant les dix années de la gestion Fujimori, Orellana a défendu dans une interview accordée hier à la presse nationale la décision de l’ex-président en fuite de se soustraire à la justice et de fuir au Japon, pays dont il a la citoyenneté. « Je ne vois pas comment peut être appelé délinquant un citoyen péruvien qui n’a pas encore été condamné », a dit entre autre le collaborateur de Fujimori.
« Incapacité morale »
Destitué du Congrès de Lima à l’automne 2000 pour « incapacité morale » à gouverner, Fujimori, 64 ans, dit « El Chino », est accusé par la magistrature péruvienne d’être le mandataire des massacres de Barrios Altos (1991), au cours duquel 15 civils ont été tués et de l’Université Enrique Guzmán y Balle, mieux connue comme « La Cantuta », à Lima, perpétrés par le « Grupo Colina », un escadron de la mort qui aurait été guidé par celui qui était alors le bras droit du président, Vladimiro Montesinos, aujourd’hui en prison. En l’absence d’un traité bilatéral, le Japon s’est toujours refusé d’extrader l’ex-président. (apic/misna/pr)
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