Cérémonie en deux jours

Rome: Publication du programme officiel du prochain consistoire ordinaire

Rome, 2 octobre 2003 (Apic) Le pape Jean Paul II présidera son 9e consistoire ordinaire public sur la Place Saint-Pierre, le 21 octobre 2003, a confirmé jeudi le Bureau des célébrations liturgiques du Vatican, dans une note publiée par la salle de presse du Saint-Siège.

Les traditionnelles visites de courtoisies se dérouleront dans l’après-midi du même jour, alors que la remise des anneaux cardinalices se fera le lendemain, au cours d’une messe.

Jean Paul II a annoncé le 28 septembre dernier la création de 30 nouveaux cardinaux – plus un « in pectore » (dans mon coeur) – pour le 21 octobre prochain. La date de ce consistoire a été anticipée de cinq mois, d’après certains, proches du pape.

Quant au cardinal nommé « in pectore » – dont le nom n’a pas été révélé pour des raisons pratiques ou politiques -, il ne deviendra cardinal que le jour où son nom sera révélé et qu’il participera officiellement à un consistoire.

Ce prochain consistoire ordinaire public sera le 9e de Jean Paul II, qui fêtera dans quelques jours le 25e anniversaire de son pontificat. Même si le pape n’a pas encore remis aux 30 élus leurs barrettes cardinalices symbolisant leur « création » comme cardinaux, les 26 évêques qui sont âgés de moins de 80 ans – et qui seront donc électeurs en cas de conclave – n’ont pas encore les droits et les devoirs de leurs confrères. Ils doivent attendre la publication de la « bulle », le jour du consistoire, qui confirmera leur création et indiquera à chacun le nom d’une église du diocèse de Rome à laquelle ils seront rattachés pour marquer leur service auprès du pape comme évêque de ce diocèse.

Avec les familles

La cérémonie d’un consistoire pour la création de cardinaux est particulièrement marquée par la remise de la barrette – petite toque carrée en soie qui n’est quasiment plus utilisée. Le pape la leur remettra juste après que les nouveaux cardinaux lui aient juré fidélité, à ses successeurs et à l’Eglise. Après le consistoire – durant lequel il n’y aura pas de messe -, les nouveaux cardinaux pourront ensuite recevoir familles et amis dans la salle Paul VI et au premier étage du palais apostolique, dans différentes salles du Vatican mises à leur disposition – ce sont les seules occasions où certaines pièces sont ouvertes au public.

Le lendemain, une messe solennelle sera présidée par le pape sur la Place Saint-Pierre, durant laquelle il remettra l’anneau cardinalice à chacun des nouveaux cardinaux.

En attendant, ceux qui ont été choisis par Jean Paul II pour devenir ses nouveaux proches conseillers doivent se faire tailler de nouveaux habits sur mesure. En effet, alors qu’un évêque porte la soutane violette pour les grandes cérémonies – la soutane noire filetée de violet pour les jours ordinaires -, le cardinal en porte une de couleur rouge, rappelant la première signification du cardinalat, d’être prêt à offrir sa vie, jusqu’au martyre, pour le pape et l’Eglise.

Combien ça coûte?

Un trousseau cardinalice – comprenant, outre la soutane, une dizaine d’éléments parmi lesquels la calotte, les chaussettes rouges, la mitre, la croix ou encore la barrette – peut coûter entre 2’900 et 5’000 euros. Beaucoup de ces objets sont généralement offerts par les diocèses ou les congrégations religieuses auxquels appartiennent les cardinaux.

Lors du dernier consistoire, en février 2001, Jean Paul II avait rappelé la signification actuelle du cardinalat. Les cardinaux sont appelés à « un témoignage qui peut exiger l’héroïsme du don total de soi à Dieu et à ses frères », avait-il affirmé. Si la fonction la plus connue des cardinaux, qui date d’une décision du pape Nicolas II en 1059, est de se réunir pour élire le successeur du pape, ils ont aussi un rôle de conseillers du pontife romain dans le gouvernement de l’Eglise. Ce rôle s’exerce de manière quotidienne à travers les dicastères de la curie romaine dont ils sont membres, et de manière plus occasionnelle lors de consistoires.

Les différents consistoires

On parle de consistoires « ordinaires privés » pour des réunions régulières d’un nombre restreint de cardinaux – une vingtaine, parmi ceux qui vivent à Rome -, par exemple pour voter des décrets concernant les prochaines canonisations. On parle en revanche de consistoires « ordinaires publics » pour des solennités particulières, comme c’est le cas pour la création de cardinaux. Et l’on parle enfin de consistoires « extraordinaires » lorsque tous les cardinaux sont convoqués par le pape pour discuter de points précis importants. Jean Paul II en a convoqué cinq au cours de son pontificat, pour demander l’avis de l’ensemble des cardinaux sur l’organisation financière du Saint-Siège, sur la réforme de la Curie, ou encore sur la défense de la vie humaine.

Avec neuf consistoires pour la création de cardinaux, Jean Paul II se situe dans la moyenne des papes du XXe siècle, parmi lesquels Pie XI est celui qui en a convoqué le plus: 17 en 17 ans de pontificat, tandis que Pie XII, lui, n’en convoqua que deux en près de 20 ans. Certains consistoires auront été toutefois particulièrement restreints, comme celui de 1912, sous le pape Pie X, et celui de 1929, sous le pape Pie XI, où dans les deux cas, un seul cardinal fut nommé.

Des changements

Depuis 1919, tous les cardinaux sont prêtres, et depuis le 15 avril 1962, sur une décision de Jean XXIII, ils doivent normalement tous être ordonnés évêques. Le pape peut cependant décider de choisir de simples prêtres comme cardinaux, et ceux-ci peuvent même demander à le rester. Il en aura été ainsi, par exemple, pour le père jésuite français Henri de Lubac, nommé cardinal par Jean Paul II en 1983.

On parle encore aujourd’hui de cardinaux-évêques, cardinaux-prêtres, et cardinaux-diacres, mais cette distinction n’a plus qu’une valeur honorifique. Elle rappelle l’origine historique du collège des cardinaux, qui est né au XIIe siècle, en 1150, lorsque les évêques des diocèses entourant Rome ­ les cardinaux-évêques -, les prêtres des grandes paroisses de la ville ­ les cardinaux-prêtres -, et les diacres qui assistaient le pape dans le service du diocèse de Rome – les cardinaux-diacres -, devinrent son organe de consultation habituel. Ils furent appelés « cardinaux », du latin cardo-cardinis: « gond », parce qu’ils occupaient un poste fixe et servaient en quelque sorte de pivot à la vie de l’Eglise. (apic/imedia/pr)

webmaster@kath.ch

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/rome-publication-du-programme-officiel-du-prochain-consistoire-ordinaire/