10’000 euros pour abandon de chien: « sévérité excessive »
Rome, 3 octobre 2003 (Apic) Les jésuites italiens s’insurgent contre un projet de loi visant à reconnaître, en Italie, les droits des animaux. Ils y consacrent l’éditorial de leur revue bimensuelle, La Civiltà Cattolica, à paraître le 4 octobre. Sera-t-il encore possible de tuer un moustique? se demandent-ils.
Le projet de loi a déjà été accepté par le parlement et doit être à présent discuté par le sénat. Il vise notamment à légaliser les droits des animaux et à pénaliser par des peines variant de 3 à 12 mois de prison et de 2’500 à 10’000 euros d’amende, les « mauvais » propriétaires. Pour les jésuites, cette loi – qui prévoit une amende de 10’000 euros pour une personne abandonnant son chien – est d’une « sévérité excessive ».
La Civiltà Cattolica met par ailleurs en garde contre le fait que « sous le profil juridique, les animaux seront ainsi mis au même niveau que l’homme, car ils devront alors être défendus par la loi ». Le projet de loi affirme notamment que « tous les animaux naissent égaux devant la vie » et qu’ »ils ont les mêmes droits à l’existence ». « Cela n’a pas de sens », et c’est « absurde », écrivent les auteurs de l’éditorial. En effet, précisent- ils, avec cette loi, « les moustiques et les mouches auront le droit de vivre et donc ne pourront plus être tués ».
La revue catholique – connue pour être relue et corrigée par la secrétairerie d’Etat du Vatican -, explique que « les animaux ne peuvent pas avoir de droits, parce qu’ils appartiennent à l’homme » et que seul ce dernier a une âme. Toutefois, ajoutent-ils, « cela ne signifie pas que l’homme puisse maltraiter et imposer des souffrances aux animaux ». « Il doit en prendre soin, parce qu’il n’en est pas le patron, et qu’il est le gardien et l’administrateur de la création ».
« Vêtements sur mesure » pour chiens et chats
Les jésuites en profitent pour dénoncer par la même occasion la manière dont certaines personnes traitent avec un excès d’attention leurs animaux, et plus particulièrement les chiens et les chats. Faisant allusion aux vêtements « fabriqués sur mesure », ou encore aux aliments « extrêmement chers », ils parlent d’ »authentiques folies, moralement condamnables ».
En effet, rappelle la revue, en même temps, « des millions d’enfants souffrent de la faim ou de maladies incurables ». On peut se prendre d’affection pour des animaux, concluent-ils, à condition de ne pas en faire « des idoles pour lesquelles on sacrifie des biens qui devraient servir à satisfaire les nécessités vitales de tant de personnes ». (apic/imedia/bb)
webmaster@kath.ch
Portail catholique suisse