Danemark: Création d’un groupe de soutien pour aider les pasteurs confrontés à l’alcoolisme
Copenhague, 6 novembre 2003 (Apic) Des pasteurs luthériens danois ont mis en place un groupe de soutien pour aider leurs collègues confrontés à des problèmes d’alcool. Qui constitue selon certains spécialistes « un risque professionnel ». Au moins 5% des pasteurs luthériens sont touchés. Soit une proportion identique à celle qu’indiquent les statistiques sur l’ensemble de la population danoise.
L’union des pasteurs de l’Eglise évangélique luthérienne du Danemark – « Den Danske Praesteforening » – a mis en place ce groupe de soutien, ainsi qu’un site web interne indiquant aux pasteurs et aux évêques comment aider leurs collègues que le problème d’alcool atteindrait.
Finn Zierau, médecin spécialiste des problèmes liés à l’alcool à l’hôpital de Bispebjerg de Copenhague, estime qu’au moins 5% des pasteurs luthériens danois ont des problèmes d’alcool, soit à peu prés la même proportion que pour l’ensemble de la population du Danemark, où 250’000 personnes seraient dépendantes de l’alcool, selon des statistiques officielles de 2001.
Pour le docteur Zierau, le risque d’alcoolisme est parfois plus élevé dans certaines situations professionnelles que dans d’autres. « Le risque de devenir dépendant de l’alcool est plus fort si vous travaillez seul, sans contrôle et avec de lourdes responsabilités », estime-t-il.
Peter Krogsoe, président de l’union des pasteurs, a déclaré au quotidien « Berlinske Tidende » de Copenhague que le stress des pasteurs contribue à ce problème. A ses yeux, on attend des pasteurs qu’ils accomplissent leurs taches publiques à la perfection, « comme des acteurs et des chanteurs. Aucune faute n’est admise alors que notre esprit passe d’un extrême à l’autre ». Et de faire remarquer: « Il nous arrive de célébrer des funérailles et des mariages le même jour ».
Centres de désintoxication
L’Eglise évangélique luthérienne du Danemark est l’Eglise nationale; les pasteurs sont employés par l’Etat et dépendent du ministère des Affaires religieuses.
D’après l’Union des pasteurs, des pasteurs ayant des problèmes d’alcool ont pu parfois être admis dans des centres de désintoxication publics financés par les impôts. Mais, déplore cette Union, ce même ministère n’a adopté aucune ligne d’action pour faire face à ce problème.
« Nous avons de bonnes raisons d’agir ainsi », a déclaré Peter Krogsoe, qui considère l’établissement d’un groupe de soutien comme un signe de protestation contre ce ministère et son manque d’action concernant ces problèmes d’alcoolisme.
Tove Fergo, pasteur de l’Eglise luthérienne danoise, et ministre des Affaires religieuses, a demandé il y a un an l’ouverture d’une enquête sur les conditions psychologiques dans lesquelles les pasteurs et d’autres employés de l’Eglise doivent travailler. A la fin octobre, elle a annulé le gel des emplois en vigueur depuis une année – une décision qui, pour de nombreux pasteurs, devraient alléger leur surcroît de travail et promouvoir de meilleures conditions.
Vin de messe sans alcool au Brésil
Le problème de la dépendance des pasteurs par rapport à l’alcool à aussi sa petite histoire au Brésil. Dans ce pays en effet, du vin de messe sans alcool a été mis sur le marché afin de réduire le risque d’alcoolisme auquel les prêtres sont exposés, indiquait il y a quelques semaines le journal hollandais « Katholiek Nieuwsblad ».
« Quand un prêtre célèbre entre 4 et 5 messes chaque dimanche, le taux d’alcoolémie dans le sang peut avoir de lourdes conséquences », expliquait un prêtre brésilien au journal hollandais. Les prêtres brésiliens peuvent désormais célébrer plusieurs messes d’affilée sans risquer d’être ivres. Le « Katholiek Nieuwsblad », précisait par ailleurs que les évêques brésiliens avaient fait parvenir du vin de messe non alcoolisé à Jean Paul II. (apic/cathobel/sh/eni/pr)
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