Pérou: Un Père Noël aymara nommé Equecco sur les hauts plateaux andins
Puno, 23 décembre 2003 (Apic) L’arrivée de l’Enfant jésus sur le Haut Plateau d’El Collao, une plate-forme nichée à 3’000 mètres d’altitude qui s’étend le long du Pérou méridional en partant de la Bolivie, est accompagné depuis des siècles du retour d’un Père Noël aymara. Pérou: Un Père Noël aymara nommé Equecco sur les hauts plateaux andins.
Lui et les habitants de la région appartiennent à cette culture aymara, qui voisine avec l’autre grande civilisation andine, le quetchua. Les deux civilisations, colonisées et brimées par les « conquistadores » espagnols, puis méprisés par leurs descendants, blancs pour la plupart, ont depuis belle lurette choisi d’inculturer leur religion chrétienne.
Le nom du Père Noël aymara est Equecco. Il n’a pas grand chose à voir avec le « Santa Claus » d’origine scandinave. Il porte à chacun une besace pleine de cadeaux utiles: pour la maison, de la nourriture, des outils pour travailler la terre, des ustensiles miniatures mais élaborés avec l’ingéniosité des antiques péruviens qui construisaient leurs temples et leurs forteresses.
Certaines légendes indigènes affirment que l’Equecco fit sa première apparition sur le haut-plateau après une grave sécheresse. Il marchait vers le vent, en jouant de la flûte. Tous ceux qui l’écoutaient recevaient en signe de remerciement l’un des petits présents, symboles d’espérance, qu’il portait dans son sac.
D’autres disent que le petit homme représente la figure du « mercachifle », le vendeur ambulant de l’époque des colonisateurs, tellement présent encore aujourd’hui dans les villes, pour d’autres motifs liés à la pauvreté actuelle, il est vrai. Ces petits commerçants parcourraient les régions andines pour vendre aux indigènes des objets, les « alesitas », qui étaient pour eux des symboles de modernité.
L’Equecco, encore aujourd’hui, est associé par les Aymara au vrai « don » de Noël, L’Enfant Jésus, symbole d’amour et de générosité. Sur les hauts plateaux andins, la tradition est toujours vivante. Sans doute pour longtemps, à l’abri des centres commerciaux des grands centres urbains. Où les cadeaux, là, se payent en monnaie sonnante et trébuchante. (apic/misna/pr)
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